Elle est montée pour la première fois sur un ring à l'âge de 14 ans alors que la boxe féminine était largement méprisée. Vingt ans plus tard, Sarah Ourahmoune deviendra vendredi la première Française de l'Histoire à boxer aux Jeux olympiques. Elle aurait pu le faire il y a quatre ans, à Londres, l'année de l'entrée de la boxe féminine au menu olympique.
Mais la native de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, n'avait pas réussi à se qualifier, comme aucune autre des boxeuses tricolores d'ailleurs. La déception avait été grande pour Ourahmoune, qui avait ensuite arrêté la compétition, donné naissance à une fille, et s'était consacrée à ses projets professionnels et associatifs (conférences et cours de boxe en entreprise, handiboxe avec des enfants). Après deux ans loin des rings, elle décide finalement de revenir, l'emporte dès son premier combat, et se qualifie pour les Jeux quelques mois plus tard.
"Je savoure chaque instant". Sa qualification pour Rio a un goût de revanche : "Ça fait huit ans qu'on court après cette qualification aux Jeux donc c'est un pur plaisir". Montée pour la première fois sur un ring il y a vingt ans, la boxeuse licenciée à Aubervilliers "savoure chaque instant qu'elle passe à Rio". Elle se retrouvera entre les cordes brésiliennes vendredi à 22h30, contre la Marocaine Zohra Ez Zahraoui pour les huitièmes de finale. Poids mouche (51 kg) aux multiples titres (championne du monde en 2008, trois fois championne de l'Union européenne, 10 fois championne de France), Sarah Ourahmoune se verrait bien ajouter une ligne de plus à son palmarès cette année, à Rio…
Une autre Bleue en lice à Rio. Sarah Ourahmoune deviendra la première Française de l'Histoire à boxer aux JO mais seulement pour une question d'heures. Lundi, ce sera au tour d'Estelle Mosselly (60 kg), championne du monde en titre, qui entrera en lice directement en quarts de finale, à une victoire d'une médaille donc, la boxe offrant le bronze aux deux battues des demies.