La police nationale a présenté jeudi son équipe de 66 sportifs de haut niveau, créée sur le modèle de l'armée des champions côté militaires, avec pour objectif notamment de "donner une belle image", a reconnu le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. L'escrimeur vice-champion du monde de sabre Maxime Pianfetti ou la gymnaste Carolann Héduit, médaillée de bronze à la poutre aux championnats d'Europe cet été, figurent parmi les nouvelles recrues de la police.
Auparavant les sportifs de haut niveau de l'institution (déjà au nombre de 36 auparavant) devaient suivre une formation de quatre à douze mois pour rejoindre la police, ce n'est plus le cas avec le nouveau dispositif. Passées quatre semaines "acculturation" réparties sur ce début d'années 2023, ces contractuels, deviennent réservistes opérationnels ou citoyens, ils sont rémunérés au Smic (agrémentés de primes) et n'ont que 25 jours par an à dédier à des actions de communication.
Trait d'union police-population
Un rôle d'ambassadeur proche de celui de l'armée des champions. "On ne va pas réinventer la poudre quand elle fonctionne", affiche la commissaire générale Rachel Costard, chef de la mission sport créée en juin dernier. "Des policiers qui vont aux Jeux olympiques, qui ont des réussites, nationales, européennes et mondiales, c'est une bonne publicité pour le ministère de l'Intérieur et pour la police", se félicite Gérald Darmanin, alors que les polémiques se sont multipliées sur la doctrine française de maintien de l'ordre à l'occasion des manifestions contre la réforme des retraites.
Parmi les objectifs assumés : "faire le trait d'union entre la police et la population" et d'"attirer des profils qui pensaient pas à la police nationale", liste le directeur général Frédéric Veaux alors que la police recrute à foison en vue des Jeux olympiques de Paris 2024 et de la Coupe du monde de rugby en septembre. Par exemple, 2.800 gardiens de la paix supplémentaires dans l'agglomération parisienne sur l'année 2023, a annoncé mercredi Gérald Darmanin.
"On a un plan de recrutement très fort. Il y a beaucoup d'augmentation d'effectifs pour préparer les JO. Notre objectif est d'avoir un kaléidoscope d'origines sociales, territoriales", a-t-il expliqué jeudi. "Le sport peut faire partie de modèles permettant de donner une belle image de la police nationale." Pour la première fois des para-sportifs (au nombre de six) ont rejoint les rangs des athlètes de haut niveau de l'institution. "Comme il fallait être policier auparavant, il y avait des critères physiques, les paralympiques étaient de fait exclus", a encore indiqué Rachel Costard.