On les imagine déjà, lui en costard, elle en robe blanche, deux médailles d’or autour du cou. À 24 ans, Tony Yoka a été sacré dimanche soir champion olympique de boxe, dans la catégorie reine des poids lourds (+91 kilos), deux jours après Estelle Mossely, sa fiancée, devenue la première boxeuse française couronnée d’or aux JO, chez les -60 kilos. Ces deux-là ont imprégné leur quotidien du rêve olympique.
"C'est juste incroyable !". "Elle est devenue championne olympique et je me suis dit que je n'allais pas ch... dans la colle et tout gâcher", sourit-il. "On rêvait de participer ensemble, ensuite on rêvait de remporter tous les deux une médaille, puis pourquoi pas une médaille d'or, et on l'a fait tous les deux ! C'est juste incroyable !"
"Oui... on est le couple en or". "Ils sont un couple en or, je ne pouvais pas leur souhaiter mieux, c’est magique. Vive la boxe, vive la France et vive nos deux amoureux", témoigne l’ancien champion olympique Brahim Asloum (à Sydney, en 2000), au micro d’Europe 1. C’est lui qui a découvert et façonné Tony Yoka quand, petit déjà, poussé par son père, il tapait dans les sacs de frappe. "Oui... on est le couple en or... Ça sonne bien", s'amuse Mossely, "à fond, à fond, à fond" durant tout le combat de son futur mari.
Une étreinte déjà dans les annales. Elle fut d'ailleurs la première à franchir la barrière de sécurité pour se précipiter vers le ring, brandissant le drapeau tricolore. Lui, le colosse d’1,96 m, 110 kilos de muscle, le corps encore meurtri par sa finale, a trouvé la force de l’enlacer, pour une étreinte qui marquera à jamais l’histoire du sport français.
Rencontre à l'Insep. Que de chemin parcouru ensemble par les deux tourtereaux depuis leur rencontre à l’Insep, pépinière du haut niveau français "C'est très dur pour un boxeur de trouver une compagne", expliquait "l'Artiste" à L'Equipe en octobre dernier. "Parce que dès qu'on s'approche des compétitions, elles ne savent pas comment gérer. Je deviens limite insupportable, je reste dans mon coin, je ne parle pas beaucoup. Mais Estelle le vit bien, elle prend sur elle parce qu'elle sait que j'en ai besoin pour être performant sur le ring. Je n'aurais pas été champion du monde si elle n'avait pas été là", avouait celui qui passera professionnel après les JO. Sa compagne, ingénieure informatique, et qui a fêté ses 24 ans en même temps que son sacre, compte quant à elle rester amateur. Mais les priorités sont fixées : le mariage est prévu dans un mois.