Nouvelle médaille d'argent pour la délégation tricolore. Les sabreuses se sont en inclinées en finale du concours par équipes des Jeux olympiques de Tokyo samedi face au Comité olympique russe (45-41). Devant après les quatre premiers tours, les Bleues emmenées par Manon Brunet, médaillée de bronze en individuel à Tokyo, ont vu les Russes revenir à hauteur et prendre le large avant de l'emporter. Il s'agit de la 19e médaille pour la France qui consolide sa 8e position au classement des Jeux olympiques.
Le soutien de Clarisse Agbegnenou
La tâche s'annonçait très compliquée face à la Russie et ses deux médaillées en individuel : la toute récente médaillée d'or Sofia Pozdniakova, championne du monde en 2018, et sa compatriote Sofia Velikaïa, médaillée d'argent et N.2 mondiale. De fait, la Russie s'est finalement imposée face à la France.
Les Bleues se sont bien battues et jusqu'à la fin (7-5 au dernier assaut pour Cécilia Berder). Berder avait confié durant la journée avoir trouvé la rage de vaincre auprès de la porte-drapeau de la délégation française, Clarisse Agbegnenou. "On est allé (la) voir lors de son titre, et une heure avant qu'elle ne combatte, elle rigolait ! Elle est venue nous voir, nous saluer : je n'ai jamais vu un extra-terrestre comme ça, elle m'a inspirée grave en me disant 'arrête de te prendre la tête Cécilia'".
L'aboutissement de 7 ans de travail
L'or était un objectif faisable au vu du beau parcours des sabreuses pour accéder en finale, en arrachant notamment aux forceps leur qualification face à l'Italie en demi-finales 45 à 39, après un 7e assaut qui a été un véritable cauchemar pour Charlotte Lembach (18-5 concédé à l'Italienne Michela Battiston). Manon Brunet, médaillée de bronze en individuel lundi, a ensuite remis les pendules à l'heure, pour ouvrir la voie de la finale.
Cette médaille d'argent est une suite logique pour des Tricolores qui ont collectionné les finales aux Mondiaux depuis quelques années (championnes du monde en 2018 et vice-championnes du monde en 2019). Cette finale est aussi l'aboutissement d'un travail long de sept années mis en place par Jean-Philippe Daurelle, l'entraîneur national en charge du sabre, quand il prend l'équipe fin 2013 après des Mondiaux 2013 à Budapest complètement ratés.
Première finale olympique
Il s'agissait de la première finale olympique pour les Françaises du sabre féminin. Cette épreuve n'a en effet été introduite qu'à Pékin en 2008 et n'était pas programmée à ceux de Londres en 2012. Seuls deux titres olympiques ont donc été décernés pour l'instant dans cette compétition, à l'Ukraine à Pékin et à la Russie en 2016. C'est dire si celui de Tokyo excitait toutes les convoitises.
Après l'or de l'épéiste Romain Cannone dimanche, le bronze de Brunet lundi et l'argent des filles du fleuret jeudi, cette médaille est la quatrième pour l'escrime française depuis le début des Jeux de Tokyo, une performance d'ores et déjà meilleure qu'à Rio 2016 (trois médailles). Et il reste encore le fleuret messieurs par équipes dimanche, qui était rentré il y a cinq ans de Rio frustré par la médaille d'argent après avoir longtemps mené contre la Russie. Prometteur donc.