C'est le dernier titre qui manque à leur palmarès. Les handballeuses françaises jouent dimanche (à 8 heures en France) une deuxième finale olympique consécutive aux Jeux olympiques de Tokyo, face à la Russie, comme à Rio en 2016. L'histoire d'une ascension logique des Bleues emmenées par Allison Pineau, star de l'équipe de France, qui à 32 ans veut décrocher à Tokyo une première médaille d'or après l'argent cinq ans plus tôt. Championnes du monde en 2017, puis d'Europe en 2018, la destinée des joueuses d'Olivier Krumbholz semble tracée mais les Russes, sous bannière neutre, sont favorites pour prendre leur propre succession, notamment grâce à leur courte victoire contre les Bleues en phase de groupes (28-27).
"Cette année, c'est complètement différent (des Jeux de Rio)"
"On était déjà très contentes d'avoir une médaille (à Rio en 2016). Cette année, c'est complètement différent", annonce Béatrice Edwige, une des cinq de la finale perdue de Rio qui disputera celle de Tokyo. Celle de 2016 était inattendue, après quatre ans sans atteindre le dernier carré d'aucun tournoi et le rappel en catastrophe d'Olivier Krumbholz au poste de sélectionneur avant les Jeux.
"Pour moi, c'était improbable qu'on fasse une médaille, vu l'état dans lequel on était six mois avant", se rappelle la pivot de 32 ans. Cette fois, "l'objectif, c'est vraiment de gagner la médaille d'or", affiche la gardienne Cléopâtre Darleux. Même si les blessures en série du printemps, celles de la capitaine Siraba Dembélé, leur shooteuse Orlane Kanor et l'arrière droite Aïssatou Kouyaté avaient assombri l'horizon bleu.
La finale de dimanche ressemble à une revanche face au sort, contre des Russes qui les avaient battues 22-19 à Rio. "Ce n'est pas ce qui m'anime", rejette Grâce Zaadi. "Peu importe l'adversaire, on voudra aller chercher l'or." Leur titre olympique serait le premier pour une équipe française féminine de sport collectif. Les championnes du monde et d'Europe peuvent donc marquer leur époque et écrire l'histoire du sport français dans son ensemble, en plus de celle du handball.
"Sur le même chemin" que les hommes
"Ça me fait un peu penser aux garçons. Je les regardais, ils gagnaient tout. C'étaient vraiment des stars et ce serait bien qu'on soit des stars", rit Cléopâtre Darleux. "Ils étaient au-dessus", reprend-elle, sérieuse. "J'ai envie qu'on soit sur le même chemin." Un chemin victorieux au lendemain du troisième titre olympique des Bleus face au Danemark (25-23). Mais en travers de ce chemin les attendent les Russes, équipe jumelle des Bleues dans ce tournoi qu'elles avaient tout aussi mal entamé et redressé par un succès face aux Françaises (28-27).
"Après le nul contre Brésil et le match horrible face à la Suède (36-24), je pense que tout le monde s'est dit que la Russie rentrerait à la maison dès la phase de groupes mais nous sommes là", a plastronné Vladlena Bobrovnika après avoir éliminé les grandissimes favorites norvégiennes en demi-finale (27-26). Un parcours en miroir des handballeuses françaises, transformées depuis leur match aux airs de huitièmes de finale contre les Brésiliennes (29-22) suivi par un succès écrasant en quarts contre les championnes du monde en titre néerlandaises (32-22).
Une défense déterminée qui devra être au rendez-vous
"Depuis la fameuse réunion qu'on a eu toutes ensemble avant le match du Brésil, lors de laquelle on a parlé et tout mis à plat, on a toujours plus envie de se battre les unes pour les autres", apprécie Grâce Zaadi. "Et de jouer avec ce qui nous définit." À savoir une défense déterminée.
Celle-ci sera mise à l'épreuve par Anna Vyakhireva. La petite arrière russe (1,68 mètres) étincelante face aux Norvégiennes (9 buts) avait causé des problèmes aux joueuses d'Olivier Krumbholz au premier tour en obtenant quatre penalties et en inscrivant cinq buts, comme à Rio.