L'histoire peut faire sourire, et pourtant elle n'est pas franchement drôle à vivre pour Aurélie Muller. La championne du monde du 10 km en eau libre devra assumer son statut la baie de Rio de Janeiro, et se battre contre ce qui apparaît presque comme un comble pour une nageuse : le mal de mer.
"En pleine mer, rien n'est pareil". Le plus souvent, c'est dans un bassin ou un lac que se déroulent les épreuves de nage en eau libre. À Rio, les organisateurs ont vu les choses en grand puisque les nageuses se disputeront le titre olympique dans la houle de Copacabana. En pleine mer donc, avec, si le vent s'en mêle, un plan d'eau agité. Un format inédit qui ne fait pas vraiment les affaires d'Aurélie Muller, comme l'explique Philippe Lucas, son entraîneur depuis 2015 : "En pleine mer, en eau libre, rien n'est pareil. Aujourd'hui, les Brésiliennes sont les meilleures puisqu'elles s'entraînent sur place, elles connaissent les courants, elles connaissent tout. Aurélie [Muller] a fait une course une fois où elle était en mer, elle a vomi pendant 10 kilomètres et a perdu trois kilos à la fin de la course" raconte le plus célèbre entraîneur français.
Aux grands maux les grands remèdes. Pour combattre ce mal de mer, la nageuse française a décidé d'employer les grands moyens. Aurélie Muller a fait appel à l'hôpital des Armées de Brest, spécialisé dans ce domaine, où elle a suivi une dizaine de séances pour ré-éduquer son cerveau et l'oreille interne. Aux grands mots, les grands remèdes, la Française semble bien satisfaite du résultat puisqu'elle avoue "ne plus souffrir" de ce mal de mer, "prête à affronter toutes les conditions". Verdict, lundi à 14 heures, dans la baie de Copacabana.