10.000 athlètes participeront aux Jeux olympiques de Paris 2024 et sont déjà dans les startingblocks. De leur côté, les Français visent le top 5, avec 80 médailles. Un défi proposé par Emmanuel Macron. Mais est-ce jouable ? C'est un objectif élevé qui a été fixé aux athlètes tricolores. Car la dernière fois que la France a fini dans le top 5 des nations les plus titrées, c'était en 1996 à Atlanta. À Tokyo, en 2021, par exemple, la France s'est contentée de la huitième place.
Alors, même avec l'effet "jeux à domicile", revenir dans le top 5 s'annonce un sacré défi. D'autant qu'il y a eu du retard à l'allumage : l'Agence nationale du sport, créée notamment pour accompagner les sportifs vers les médailles, a mis du temps à se mettre en place. Mais Fabien Canu, directeur de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep), cette usine à champions basée dans le bois de Vincennes à Paris, se veut néanmoins optimiste.
"On est sincèrement en mesure d'atteindre cette cinquième place"
"C'est vrai qu'on a une nouvelle organisation du sport en France qui s'est mise tardivement en place. L'Agence a été créée en 2019, le temps qu'elle prenne ses marques, on est dans un timing extrêmement serré. Je pense qu'on a rattrapé le retard. Il y a même des tas de sports qu'on n'attend pas spécialement où ça frémit vraiment bien : le tir à l'arc, l'haltérophilie par exemple. La dynamique a pris depuis quelques mois, c'est assez récent", explique-t-il au micro d'Europe 1.
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Quant à l'objectif top 5, pour le directeur de l'Insep, le défi est possible à relever. "À 500 jours des Jeux, avec un objectif d’une cinquième place au classement des nations, je pense qu'on est dans le bon timing. Parce qu'on voit arriver un certain nombre de nouvelles championnes et de nouveaux champions, à l'image de Léon Marchand en natation. Ensuite, une cinquième place, ça se joue avant tout au nombre de médailles d'or. On est sincèrement en mesure d'atteindre cette cinquième place, sachant qu'on a des points forts en judo, en escrime, en cyclisme entre autres", assure-t-il.
"Le TOP 5, c'est entre 15 et 20 médailles d'or"
Même si pour finir dans le top 5, il faudra que les athlètes français obtiennent "entre 15 et 20 médailles d'or. La fourchette est là", annonce Fabien Canu à Europe 1. "C’est mieux de se rapprocher des 20. Car il y a un peu plus de disciplines olympiques qui ont intégré le programme des Jeux. Donc je pense qu'il faudra approcher les 20 médailles d'or, et au total une cinquantaine de médailles. Pour avoir discuté avec les Américains il y a quelques mois, c’est le niveau auquel ils voient la France."
S'il est optimiste, le directeur de l'Insep reste prudent. "On va y voir encore plus clair cette année parce qu'il y aura des championnats du monde pratiquement dans toutes les disciplines. On verra où on en est sur l'échiquier mondial. Mais quand même, les derniers résultats de fin d’année dernière sont assez rassurants", reconnaît Fabien Canu.
"Il y a une dynamique qui est là"
Assez rassurant, d'autant que les athlètes seront en France, devant leur public. "Cela joue quand même beaucoup. On voit bien qu'il y a un investissement plus important de la part des athlètes, de la part des entraîneurs, il y a une dynamique qui est là. Il faudra la maîtriser jusqu'au bout pour ne pas tomber dans une pression, être inhibé parce que ce sera des Jeux en France", met tout de même en garde Fabien Canu.
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"Mais la dynamique est là. Et il y a ce qui a été impulsé par l'Agence nationale du sport. Dans un tas de sports, on est allés chercher les meilleurs entraîneurs à l'étranger. Ils sont arrivés il y a un ou deux ans et on voit bien que ça commence à porter ses fruits, notamment à la natation. Donc ça me rassure sur notre capacité à atteindre l'objectif. Et puis on met l’Insep aux couleurs olympiques et paralympiques. On décore les bâtiments, on fait des choses comme ça, qui jouent psychologiquement à créer cette dynamique positive", explique le directeur de cette usine à champions, même s'il reconnaît qu'il reste des initiatives à mettre en place.
"On est enfin sur la bonne voie"
"On a encore des choses à faire, en termes de rassemblement, de motivation. On réfléchit à des opérations qu'on pourrait mener, faire venir d'anciennes gloires qui porteraient la bonne parole. Mais sincèrement, ça y est, je pense qu’on est enfin sur la bonne voie", conclut-il au micro d'Europe 1.
Sur la bonne voie, les athlètes le sont probablement, même si finir dans le top 5 à Paris signifie se rapprocher des 20 médailles d'or, le double de ce qu'ont fait les athlètes tricolores à Tokyo. Ce sera tout sauf évident.