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Margaux Fodéré // Crédit photo : LECOCQ Cédric / KMSP / KMSP via AFP , modifié à
Cérémonie d’ouverture, qualifications du tir à l’arc, épreuves d’escrime, courses de VTT… La réalisation télévisée des Jeux olympiques de Paris agace les téléspectateurs. Et ces choix s’expliquent, pour beaucoup, par la mainmise du Comité international Olympique.

Peut-être avez-vous déjà été frustré au cours de la semaine en regardant les JO à la télévision de ne pas suffisamment voir les athlètes français à l’écran. La semaine dernière, les épreuves de qualifications de tir à l’arc n’ont pas été diffusées à la télé, alors que six Français y participaient.

Ce lundi, lors des épreuves féminines d’escrime, les dernières minutes du quart de finale de Manon Apithy-Brunet ont été coupées. De quoi agacer les téléspectateurs. Et ces choix s’expliquent, pour beaucoup, par la mainmise du Comité international olympique.

"À vouloir rester tellement neutre, on en oublie le téléspectateur"

En effet, c’est le CIO, via sa filiale OBS, qui filme et met à disposition les images des différentes épreuves. Ensuite, les chaines piochent parmi ces clichés et les commentent. Pour elles, c’est une façon de faire des économies sur la production d’un événement d’une telle dimension. En effet, OBS est une agence avec beaucoup plus de moyens, et donc plus adaptée à un évènement de cette taille. Mais le revers de la médaille, c’est que la filiale du CIO choisit les images qu’elle veut mettre en avant, explique Renaud Kayanakis, associé média chez Sia Partners. 

"Comme j'ai les mêmes images pour l'ensemble du monde entier, forcément, j'ai un arbitrage de la société de production pour pouvoir satisfaire les Chinois, les Américains, les Français, les Italiens etc. Et en effet, depuis plusieurs jours, sur les réseaux sociaux, on a des éléments de frustration parce qu'on n'a pas nécessairement la vie de tel Français qui arrive à tel moment sur la ligne d'arrivée. Mais c'est un arbitrage, d'une part, en fonction du sport, puisqu'on a plusieurs épreuves qui parfois se déroulent quasi en simultané. Et puis un arbitrage pour pouvoir satisfaire l'intégralité des quelques milliards de téléspectateurs à travers le monde". 

Le CIO cherche donc à répondre à une demande internationale. Mais pour Francis Graille, ancien président du Paris Saint-Germain et ancien producteur audiovisuel, c'est aussi un moyen pour le CIO de garder le contrôle de l'événement. Avec le risque, parfois, de rater des moments importants : "Il ne faut pas qu'ils oublient, quand même, que le sport, c'est de l'émotion, et qu'à vouloir rester tellement neutre, on en oublie le téléspectateur". 

Cette semaine, par exemple, alors que la Française Cassandre Beaugrand disputait l'épreuve de triathlon féminin qu'elle a remporté, beaucoup de téléspectateurs ont regretté que des moments clés de sa course n'apparaissent pas à l'écran.