L'Américaine Raven Saunders, vice-championne olympique du lancer du poids dimanche, a célébré sa médaille d'argent sur le podium des JO-2020 en formant avec ses bras un X, un message à destination des personnes oppressées selon la presse américaine. Saunders, 25 ans, est la première sportive depuis le coup d'envoi des Jeux de Tokyo à utiliser la cérémonie de remise des médailles comme plateforme politique.
Selon la presse américaine, Saunders, athlète noire très investie dans la défense des droits de la communauté LGBT, a expliqué qu'elle représentait "tous les gens à travers le monde qui se battent et qui n'ont pas de plateforme pour faire entendre leur voix".
"Trouver de la valeur dans qui vous êtes"
"Mon message est de continuer à combattre, à pousser et à trouver de la valeur dans qui vous êtes, dans tout ce que vous faites", avait-elle déclaré en conférence de presse après le concours de poids. "C'est important pour moi de ramener cette médaille d'argent, car je représente tant de gens différents, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui me regardent, qui m'envoient des messages et qui ont prié pour moi", avait-elle expliqué.
"Je suis heureuse de ramener cette médaille à la maison pour eux aussi, pas seulement pour moi", avait précisé Saunders.
Saunders est théoriquement sanctionnable
Avant le coup d'envoi des JO de Tokyo, le Comité international olympique (CIO) avait annoncé que les sportifs pourraient désormais s'exprimer sur des sujets politiques ou sociétaux lorsqu'ils s'adressent aux médias, avant et après leur compétition, lors des réunions d'équipe ou sur les réseaux sociaux. Mais les podiums et cérémonies de remise de médailles n'étaient pas inclues dans les nouvelles dispositions du CIO, ce qui suggère que Saunders est théoriquement sanctionnable par l'instance olympique. Le CIO a refusé lundi de préciser s'il allait sanctionner Saunders.
"Nous sommes en contact avec le Comité olympique et paralympique américain et avec World Athletics (la fédération internationale d'athlétisme, ndlr), nous allons étudier ce dossier, nous avons besoin de comprendre précisément ce qu'il s'est passé", a simplement expliqué l'instance lors de son point-presse quotidien à Tokyo.