C’est un géant du cyclisme mondial qui vient de ranger son vélo au garage. Pour le grand public en France, Bradley Wiggins est avant tout le vainqueur du Tour 2012. Mais le Britannique est en fait bien plus que ça. En près de 20 ans de carrière sur la selle, il a remporté pas moins de cinq titres olympiques, entre 2004 et 2016, et huit titres mondiaux, sur piste comme sur route. Car telle est la particularité de ce passionné de la petite reine depuis sa tendre enfance : avoir fait, toute sa carrière, et avec un succès certain, des aller-retour entre l’asphalte et le Vélodrome. Europe1.fr a sélectionné cinq dates dans la carrière de "Sir" Bradley Wiggins, anobli en décembre 2013 par la reine Élisabeth II pour service rendu à la nation britannique.
Août 2004 : premier titre olympique
Fils d’un cycliste australien, avec lequel il a eu des rapports difficiles, voire pas de rapports du tout, Bradley Wiggins s'est passionné pour le cyclisme dès l’enfance, quand ses petits camarades rêvaient de ballon rond. C’est à douze ans qu’il se jette corps et âme sur sa selle. Et les résultats paient rapidement, au point qu’il est sélectionné dans l’équipe de cyclisme sur piste britannique pour les Jeux olympique de Sydney, en 2000, à 20 ans seulement. Il y remporte le bronze dans la poursuite par équipes. Il lui faut attendre trois ans de plus pour connaître l’or, mondial pour le moment, lors des championnats du monde 2003, quand il est sacré sur la poursuite individuelle.
L’or olympique suit l’année suivante, à Athènes. Il est sacré en poursuite individuelle, remporte l’agent en poursuite par équipes et le bronze dans l’américaine. Il devient au passage le premier Britannique à remporter trois médailles lors des mêmes JO depuis 1964. Une performance qui lui vaut déjà une belle notoriété de l’autre côté de la Manche. Il est d’ailleurs nommé dans la foulée officier de l’ordre de l’Empire britannique.
L’année 2008 : deux ors olympiques, trois titres mondiaux
Après Athènes, Bradley Wiggins décide de se consacrer à la route et seulement à la route. Mais il n’y rencontre pas le succès escompté. À part quelques prologues, dont celui du Critérium du Dauphiné en 2007, et une septième place au championnat du monde du contre-la-montre en 2005, pas grand-chose à signaler. Il prend tout de même part pour la première fois au Tour de France en 2006. Il termine à la 124ème place. L’année suivante, son équipe, Cofidis, est exclue de la course près le contrôle positif de son coéquipier iltalien Cristian Moreni. Une blessure pour le Britannique, qui décide de se tourner à nouveau vers la piste. Dès 2007, il démontre qu’il n’a rien perdu de sa science du Vélodrome, avec deux titres mondiaux, en poursuite individuelle et par équipes.
Mais c’est bien 2008 qui est sa grande année. En mars, il remporte d’abord trois titres mondiaux à Manchester : la poursuite individuelle et par équipes, encore, mais aussi l’américaine, associée à un certain Mark Cavendish, future terreur du sprint. Puis à Pékin, il remporte deux nouveaux titres olympiques, dans ses chasses gardées, les deux poursuites, toujours. Il poursuit son ascension dans l’ordre de l’Empire britannique, dont il est nommé commandeur. Mais c’est à la gloire sur la route que Bradley Wiggins rêve encore et toujours. Et cette fois, ses efforts vont payer.
22 juillet 2012 : vainqueur du Tour de France
Dès 2009, il démontre, grâce notamment, proclame-t-il, à une nouvelle hygiène de vie, ses progrès en montagne, tout en restant performant sur le chrono. Au sein de l’équipe Garmin-Slipstream, il termine le Tour de France à une épatante troisième place. Mais 2010 est le véritable tournant. Cette année-là est fondée l’équipe Sky, formation britannique hautement ambitieuse, et qui se consacre à la réussite de Bradley Wiggins, son leader désigné. Celui-ci participe au Tour d’Italie, dont il porte le maillot rose pendant quelques jours, avant de lâcher prise. Ces efforts, il les paiera sur la Grande Boucle, qu’il termine à une décevante 24ème place. L’année suivante est la bonne, pense-t-il. Fort de sa victoire sur le Dauphiné, il fait partie des favoris. Mais une chute lors de la 7ème étape, fracture de la clavicule à la clé, met fin à ses espoirs.
Ce n’est que partie remise. L’année 2012 est celle de toutes les victoires : Paris-Nice, Tour de Romandie, Critérium du Dauphiné et, évidemment, le Tour de France. Intraitable sur le contre-la-montre, épaulé en montagne par son coéquipier Christopher Froome et par une équipe Sky ultra-dominatrice, il ramène le maillot jaune sur les Champs-Élysées et devient le premier Britannique à remporter la plus prestigieuse des épreuves cyclistes. Il devient alors une immense star dans son pays. Alors même que les Jeux olympiques de Londres se profilent.
1er août 2012 : champion olympique du contre-la-montre à Londres
Ce 1er août 2012, c’est tout un peuple qui attend son champion pour l’épreuve du contre-la-montre. Et Bradley Wiggins ne déçoit pas ses supporters. Il s’impose dans la capitale anglaise avec 42 secondes d’avance sur l’Allemand Tony Martin et une minute et huit secondes sur Christopher Froome, encore lui. Avec sept breloques, Wiggins entre au panthéon du sport britannique, en devenant l’athlète le plus médaillé de son pays. Un an et demi plus tard, il accède au Graal pour tout citoyen britannique en étant anobli par le reine. Et pourtant, sa moisson olympique n’est pas complète.
12 août 2016 : dernier titre olympique
Car si les années qui suivent 2012 sont celles de la décompression, malgré un nouveau titre mondial sur le contre-la-montre en 2014 et un record de l’heure en juin 2015, Bradley Wiggins a les JO de Rio à l’esprit. Il disparaît des radars pendant la première moitié de l’année 2016 pour mieux réapparaître à l’été au Brésil, lors de l’épreuve de poursuite par équipes, qu’il remporte. Sa huitième médaille olympique, dont la cinquième en or, est le point final d’une carrière hors normes.