Doit-on faire plus de sport à l’école ? Samedi dernier, alors que les sports collectifs brillaient aux Jeux olympiques de Tokyo, le ministre de l’Eduction Jean-Michel Blanquer a posté un tweet élogieux envers l’éducation physique et sportive, message qui n’a pas franchement ravi les athlètes professionnels. De son côté, la présidente du Comité national olympique et sportif français, Brigitte Henriques, explique, dimanche sur Europe 1, qu’il faut continuer d’inciter le sport à l’école pour créer les champions de demain.
"Vive le sport collectif ! Vive l’EPS ! Le succès de nos @EquipeFRA #BHV illustre la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école", tweetait Jean-Michel Blanquer, samedi dernier après les médailles aux Jeux olympiques de Tokyo des basketteurs, handballeurs et volleyeurs français. Un message immédiatement tourné à la dérision par quelques grands sportifs français tels que le basketteur Vincent Poirier.
J’ai quand même rarement fais du basket à l’école mais tranquille https://t.co/ARtwAK8208
— Vincent Poirier (@viinze_17P) August 8, 2021
D’autres, comme le président du syndicat des joueurs professionnels de handball et ancien gardien Vincent Gérard ou encore le rugbyman Maxime Mermoz, ont pointé du doigt le manque de moyens alloués à cette discipline.
Heureux de voir que l’EPS est considérée sur les RS. Parce que dans la réalité…
— Gerard Vincent (@Gerard_Vincent) August 8, 2021
Comme le reste de l’enseignement d’ailleurs
Les moyens ne sont pas là … https://t.co/CQZtnzxGmB
Créer une véritable "culture sportive" à l’école
À trois ans des Jeux olympiques de Paris, la présidente du Comité national olympique et sportif français fait du sport à l’école une priorité. Sur Europe 1, elle salue notamment l’un des derniers investissements du gouvernement : 100 millions d’euros pour favoriser la pratique en club des 6 à 16 ans.
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Mais Brigitte Henriques souhaiterait aller plus loin. Pour la présidente du Comité national olympique et sportif, l’activité physique doit avoir plus d’importance au sein même des établissements scolaires. Elle imagine des écoles, collèges, lycées et même universités à l’américaine. "Quand j'étais joueuse internationale (de football, ndlr), j'ai beaucoup pratiqué aux États-Unis. Et même si je n’envie pas tout là-bas, ce qui est certain c’est que cette culture sportive, de la pratique en tant que tel mais aussi de la gagne, m'a toujours fasciné", confie Brigitte Henriques. "Cette culture sportive doit naître au moment de l'école. C'est important, c'est l'éducation. C'est un mode de vie", poursuit-elle.
"Accompagner encore plus nos athlètes de haut niveau" à l’université
Les trente-minutes par jour de sport pour les écoliers ne seraient donc pas suffisantes. Pour appuyer ses dires, Brigitte Henriques prend notamment exemple sur nos voisins allemands et britanniques. "Ils n’ont plus cours l’après-midi et je pense que c’est quelque chose que l’on peut mettre en place aussi", assure-t-elle.
L’école n’est pas encore une fabrique de champions, mais elle pourrait le devenir. Dans les universités, il est nécessaire de "pratiquer dans le cadre du temps universitaire, mais aussi d'accompagner encore plus nos athlètes de haut niveau pour qu'ils aient un double projet professionnel", plaide Brigitte Henriques. Comme aux États-Unis. "Un modèle très intéressant", mais inégalitaire par rapport à la France, nuance-t-elle. "En France, on a vraiment cette chance de permettre à tout ceux qui le veulent de pouvoir pratiquer", conclue Brigitte Henriques.