350 millions d'euros. C'est la perte économique que les clubs professionnels de football vont accuser après l'annonce mardi par Edouard Philippe de la fin de la saison 2019-2020 lors de la présentation de son plan de déconfinement devant l'Assemblée nationale. Alors que tous les clubs sont concernés, certains souhaitent profiter de l'occasion pour revoir le modèle économique.
Un manque à gagner considérable
Dix rencontres de la saison non disputées, c'est autant de juteux droits télé qui n'entrent pas dans les caisses des clubs, sans parler de la billetterie et des recettes diverses. Prenons l'exemple du PSG : le leader de la Ligue 1 table sur un manque à gagner de 215 millions d'euros, soit un tiers de son budget annuel, alors qu'il doit continuer à assurer ses dépenses, dont notamment les salaires des joueurs. Pour Dijon, le manque à gagner représente quasiment la moitié de son budget de fonctionnement.
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Un impact à long terme ?
Grâce aux prêts garantis par l'Etat, les clubs professionnels devraient tenir quelques mois. Mais le véritable danger est pour les saisons à venir, avec des clubs qui risquent tout simplement la faillite. "Il va falloir faire des budgets de combat, des budgets de guerre sur les droits de télévision, on n'atteindra peut-être plus les sommets qu'on a atteint ces dernières années", prédit ainsi sur Europe 1 Pierre Feracci, le président du Paris FC, club de Ligue 2.
Selon lui, l'impact sera durable sur le football français. "La billetterie sera peut-être un peu moins satisfaisante parce que les supporters ne vont pas retourner au stade aussi facilement que ça, (...) des clubs qui se retrouveront en difficulté", juge-t-il.
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"Adaptation radicale du modèle du football"
S'adapter ou disparaître, voilà un discours qu'on entend beaucoup en Ligue 2, et même en Ligue 1, à Rennes ou Saint-Etienne par exemple. De plus en plus de clubs plaident pour un retour à la raison, avec un encadrement renforcé des dépenses et pourquoi par une limite des salaires.
"Il y a peut-être des rémunérations pharaoniques qui vont être mises en cause s'il n'y a pas une adaptation radicale du modèle du football", prévoit Pierre Feracci. Cette cure d'austérité imposée provoque en tout cas un début de crise existentielle dans le foot business.