Les hommages affluaient dimanche au lendemain de la mort du fondateur du groupe de boissons énergisantes Red Bull, le milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, de nombreuses voix saluant sa contribution au monde économique et sportif. Dans le pays alpin où ce visionnaire était né en 1944, le président Alexander Van der Bellen a évoqué "une vie tout simplement époustouflante". "Nous avons perdu un grand promoteur des sports extrêmes et de haut niveau", a-t-il réagi sur Twitter.
Dietrich Mateschitz hat von Österreich aus ein weltweit bekanntes und erfolgreiches Unternehmen aufgebaut, mit ihm ist aber auch ein großer Förderer des heimischen Spitzen- und Extremsports von uns gegangen. (1/2)
— A. Van der Bellen (@vanderbellen) October 23, 2022
"Il restera dans la mémoire comme l'un des entrepreneurs autrichiens les plus marquants", a abondé le chancelier conservateur Karl Nehammer, saluant son esprit "innovateur".
De l'origine de la marque Red Bull
La boisson énergisante Red Bull est née lors d'un des nombreux voyages d'affaires de Dietrich Mateschitz en tant que directeur marketing d'une société allemande de cosmétiques, lorsqu'on lui a servi une boisson sucrée courante en Asie dans un bar de luxe à Hong Kong. Impressionné par la capacité apparente du breuvage à l'aider à surmonter son décalage horaire, il décide de s'associer à l'homme d'affaires thaïlandais Chaleo Yoovidhya, qui a développé le soda, pour fonder Red Bull en 1984.
Basée dans une vallée verdoyante des Alpes, à Fuschl-am-See, la firme a lentement mais sûrement conquis les papilles occidentales et la marque s'est développée dans le monde entier grâce à une stratégie de communication astucieuse. Aujourd'hui, Red Bull emploie plus de 13.000 personnes dans 172 pays, avec un chiffre d'affaires d'environ 8 milliards d'euros, et vend près de 10 milliards de canettes par an.
L'écurie de F1 sous le choc avant le GP d'Austin
Sa boisson énergisante "donnant des ailes", Red Bull s'est d'abord fait connaître en misant sur les sports extrêmes avant de s'engager dans deux disciplines géantes du sport mondial : la Formule 1 et le football. Avec un succès immédiat en F1. À Austin au Texas, où se déroule dimanche le Grand Prix des Etats-Unis, l'écurie Red Bull, qui espère remporter le 5e titre des constructeurs de son histoire (depuis 2005), était sous le choc.
La nouvelle du décès a endeuillé un week-end qui devait être l'occasion d'une fête, deux semaines après le deuxième sacre consécutif du Néerlandais Max Verstappen au Japon. "C'est une nouvelle difficile pour tout le monde, pour Red Bull et pour le sport, et pour moi en particulier", a réagi le champion du monde, promettant de "gagner la course pour lui".
Les hommages de Sainz et Vettel
L'Espagnol Carlos Sainz Jr, qui a offert à Ferrari sa première pole, a lui aussi eu un mot pour Dietrich Mateschitz. "Je ne peux être pleinement heureux aujourd'hui", a commenté sur les réseaux sociaux cet ancien pilote Red Bull.
Sebastian Vettel, qui a apporté à la marque quatre titres de champion de 2010 à 2013, a évoqué de "très bons souvenirs" avec le propriétaire de Red Bull. "Il m'a toujours traité d'égal à égal", a-t-il affirmé, cité par la télévision publique autrichienne ORF. "Danke Didi!" : dans le football, le club de Salzbourg, acquis en 2005, a également fait part de sa "tristesse" et "reconnaissance", tout comme la formation allemande du RB Leipzig, vaisseau amiral du projet Red Bull dans le football.
Qui pour succéder à Dietrich Mateschitz ?
Avant le départ du MotoGP de Malaisie, le paddock s'est lui livré à une minute d'applaudissements en hommage à Dietrich Mateschitz. À noter enfin, le message de condoléances sur Twitter de l'ancienne skieuse américaine Lindsey Vonn, une des nombreuses sportives accompagnées par la marque au taureau rouge. "C'est une nouvelle si triste. Je connaissais +Didi+ et je faisais partie de la famille Red Bull depuis presque 20 ans", a écrit la championne.
Avec la mort de Dietrich Mateschitz, se pose la question de son successeur. Le nom de son fils unique Mark, 30 ans, est avancé, mais le partenaire thaïlandais, majoritaire au capital, aura son mot à dire, notait dimanche la presse autrichienne.