Les diverses polémiques autour de l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde de football 2022 n'ont visiblement pas freiné les ardeurs du Qatar dans le domaine du sport. Le quotidien britannique The Financial Times annonce en effet dans son édition de mercredi que le petit Emirat, associé au magnat des sports Stephen Ross, qui possède la franchise de football américain des Miami Dolphins, entend prendre le contrôle de Formula One, la holding qui gère les droits commerciaux de la Formule 1. L'entreprise RSE Ventures de Ross, soutenue par le Fonds d'investissement qatari Qatar Sports Investments, propriétaire du PSG, vont tenter dans un premier temps d'acquérir 35,5% des droits commerciaux de la F1 détenus par la société holding CVC Capital, basée à Londres.
En lice pour accueillir un Grand Prix d'ici deux ans. CVC a tenté à deux reprises, pour la dernière fois en 2013, d'introduire la société en bourse. Ces projets ont échoué et le fonds de capital-investissement a finalement réduit sa participation, qui était de 63% en 2012, en revendant des parts aux groupes d'investissement américains Blackrock et Waddell & Reed et au fonds d'investissement de la banque de Norvège. Formula One est actuellement gérée par Bernie Ecclestone, qui a transformé en quarante ans ce sport mécanique en une affaire lucrative et planétaire. Selon The Financial Times, le "grand argentier de la F1" pourrait vendre les 5% de parts qu'il possède à titre personnel dans Formula One et peut-être tirer sa révérence.
Ce n'est pas la première fois que le Qatar manifeste un intérêt pour la F1. L'Emirat espère depuis longtemps accueillir une épreuve du championnat du monde. En février dernier, Nasser ben Khalifa al-Attiyah, vice-président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA, qui chapeaute la F1), avait indiqué que ce projet devrait voir le jour d'ici un à deux ans. Pour le moment, l'arrivée du Qatar au calendrier se heurtait à un accord passé entre Bernie Ecclestone et Bahreïn qui garantissait au petit royaume, organisateur du premier Grand Prix dans la région du Golfe en 2004, de ne pas être concurrencé par ses voisins. Un autre Grand Prix a néanmoins lieu dans le Golfe depuis 2009, à Abu Dhabi. Cette rumeur de rachat intervient alors que, de l'aveu même de plusieurs patrons d'écurie, la F1 est en pleine crise, entre courses sans suspense, chiffres d'audience en baisse et tribunes désertées sur les circuits.