"Si j'étais à la place de Didier Deschamps, je dormirais très mal ce soir !", résume Guy Roux, consultant pour Europe 1. Motif du cauchemar : la blessure de Raphaël Varane, à trois semaines de l’Euro. Le défenseur du Real Madrid souffre d’une lésion musculaire à la cuisse gauche, qui devrait le priver de la finale de Ligue des champions. Et des Bleus ?
"Ce sera très, très juste". Pour le premier match "ce sera très, très juste", estime Jean-Pierre Paclet, médecin de l'équipe de France entre 2004 et 2008. "C'est une blessure classique chez les footballeurs. Grade 2, ce n'est pas très grave, on a quatre stades, on est au milieu de l'échelle, mais c'est une blessure qui est embêtante par sa localisation. Il faut attendre de voir comment les choses évoluent. C'est ça le plus embêtant avec ces blessures. Cicatriser les blessures, on sait en avoir la certitude médicale, savoir apprécier l'état de forme du joueur, là c'est quand même plus difficile."
Varane 2016 = Zidane 2002. "Une déchirure à la cuisse, ça peut être quatre à six semaines, et surtout il y a une grande incertitude sur la cicatrisation, ça dépend de l'individu, et vous pouvez faire ce que vous voulez, il n'y a pas de miracle", abonde Guy Roux, qui compare la situation de Varane à celle de Zizou à l’aube de la Coupe du monde 2002. "On espère toujours qu'il soit guéri au moment de la compétition, on l'essaye et tout le monde est focalisé sur ce joueur, on ne s'occupe plus des autres. Le problème de Deschamps est de savoir : est-ce que je le garde ou est-ce que j'en mets un autre ?", continue l’ancien entraîneur de l'AJ Auxerre.
"Des sales moments". "L’autre" pourrait bien s'appeler Samuel Umtiti ou Djibril Sidibé, tous deux réservistes, même si le premier, mieux armé pour jouer dans l’axe de la défense, semble tenir la corde. Drôle de casse-tête pour Deschamps, déjà privé de Mamadou Sakho, suspendu pour infraction au code antidopage. Avec Varane, c’est toute l’équipe de France qui serre les dents. "Cela joue non seulement dans la tête de Raphaël Varane, c'est sûr que c'est un motif d'inquiétude, mais aussi dans celle du médecin, du kinésithérapeute qui s'occupent de lui en équipe de France et ça fait aussi mal à la tête à celui qui est susceptible de le remplacer. Ce sont vraiment des sales moments, ce ne sont pas des choses à vivre l'esprit tranquille", confirme Jean-Pierre Paclet.
"Quand je pense à l'Euro, je me fais les meilleurs scénarios", déclarait Raphaël Varane il y a encore quelques jours. DD devrait attendre le dernier moment pour prendre sa décision. La date charnière approche à grands pas : le sélectionneur français a jusqu'au 31 mai pour fournir sa liste définitive. En espérant un happy-end...