L'armoire à trophées risque de déborder. Avec un sixième titre mondial acquis dimanche face à la Norvège (33-26), les handballeurs français totalisent désormais onze titres internationaux. Tous sports collectifs confondus, ils n'ont pas d'équivalent en France. Mais sur le plan international, ils sont encore loin des basketteurs (et basketteuses) américain(e)s, ainsi que des hockeyeurs soviétiques.
La référence absolue en handball... masculin. Onze titres internationaux : voilà donc la nouvelle marque de référence établie par l'équipe de France, répartis en deux Jeux olympiques (2008 et 2012), six Championnats du monde (1995, 2001, 2009, 2011, 2015 et 2017) et trois Euro (2006, 2010, 2014). Les deux premiers poursuivants, la Russie (aidée par les années soviétiques) et la Suède, comptent huit titres chacun. Et l'écart s'agrandit à vue d’œil, puisque le dernier sacre russe remonte à 2000, aux Jeux de Sydney, alors que la Suède a décroché son dernier titre au niveau continental en 2002.
En revanche, les Bleus sont une unité derrière la Norvège version féminine, qui domine à la façon des "Experts" le handball chez les dames. Les coéquipières de Stine Aftedal détiennent sept couronnes européennes, trois mondiales et deux olympiques.
La meilleure équipe française de tous les temps. Doublé Mondial 1998-Euro 2000 en football ou triplé magique JO 2008-Mondial 2009-Euro 2010 en handball ? Il y a quelques années encore, les doutes étaient permis pour savoir qui des Bleus du foot ou des "Experts" du hand constituaient la plus belle épopée du sport français.
Mais depuis, Karabatic et compagnie ont convaincu les plus récalcitrants avec un nouveau triplé, dans le désordre cette fois-ci : ils ont ajouté à leur palmarès l'Or aux Jeux olympiques en 2012 à Londres, alors que tout le monde les annonçait sur le déclin, puis à l'Euro 2014 et au Mondial 2015 pour détenir à nouveau toutes les couronnes du handball.
Certes, les rugbymen français ont remporté de leur côté 17 fois le Tournoi des Cinq, puis des Six nations (25 en tenant compte des victoires partagées), équivalent en modèle réduit d'un Championnat d'Europe pour l'ovalie. Mais cette compétition se dispute chaque année et le dernier succès en 2010 commence à dater. De plus, le XV de France n'a jamais été sacré champion du monde (trois finales perdues 1987, 1999, 2011).
La Team USA a encore de la marge. Les basketteurs américains sont encore et toujours le mètre étalon dans les sports collectifs : depuis 1936, ils n'ont manqué le titre olympique que quatre fois, dont celui de 1980 lors du boycott des Jeux de Moscou. À quoi il faut ajouter cinq titres de champion du monde. Depuis l'arrivée des stars de la NBA aux Jeux en 1992 avec la "Dream Team" des Michael Jordan, Karl Malone, Larry Bird ou encore Scottie Pippen, les joueurs à la bannière étoilée n'ont perdu sur l'Olympe qu'en 2004 à Athènes, avec une équipe de novices, dont LeBron James ou Carmelo Anthony. Et que dire des huit titres olympiques et neuf mondiaux des basketteuses américaines...
Juste derrière les deux Team USA viennent les hockeyeurs soviétiques, puis russes, qui ont écrasé la concurrence (8 titres olympiques et 24 titres mondiaux) dans les années 1960, 1970 et 1980 du temps de l'URSS.
La Nouvelle-Zélande en rugby s'approche de cette perfection, avec trois titres mondiaux en huit éditions, dont un doublé 2011-2015, et 14 succès dans le Rugby Championship. Et le Brésil en football, qui compte cinq couronnes planétaires, reste un modèle dans la compétition reine du sport roi.