Avec 62 médailles obtenues depuis le 19 juin, dont 17 titres, la délégation française, 5e au tableau des récompenses, peut se targuer d'avoir fait mieux que lors des deux précédentes éditions de ces Jeux continentaux (28 médailles en 2019, 43 en 2015). "Cela a été des Jeux Européens d'une qualité extrême pour nos sportifs", a estimé samedi auprès de l'AFP Anne Tournier-Lasserve, cheffe de mission de la délégation française en Pologne.
Ce bilan en nette progression s'explique autant par l'enjeu sportif que représentaient certaines des épreuves en Pologne, des disciplines offraient des quotas olympiques pour Paris, tandis que d'autres faisaient office de Championnats d'Europe, que par l'absence de la Russie, nation dominante des précédentes éditions. Si dans de nombreux sports, la France n'avait pas envoyé ses poids lourds (escalade, judo, athlétisme…), d'autres épreuves ont permis de mettre en lumière les meilleurs espoirs tricolores un an avant les Jeux (tennis de table, breaking, boxe).
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Razzia en escrime
Parmi ces sports justement, l'équipe de France d'escrime a paru armée jusqu'aux dents à Cracovie. Les tireurs bleus ont récolté 5 médailles par équipes, dont 3 d'or, en six récompenses possibles. "On va pas faire la fine bouche, c'est une grosse satisfaction", a souligné auprès de l'AFP Pierre Guichot, entraîneur des équipes de France d'escrime, quelques minutes avant la remise de la médaille d'or aux sabreuses tricolores à Cracovie.
Seule légère ombre au tableau bleu blanc rouge, l'honorable 4e place des épéistes français. Romain Cannone et ses équipiers auront toutefois l'occasion de se rattraper à la fin du mois lors des Mondiaux à Milan.
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Les Lebrun, fratrie prometteuse
Ces Jeux ont aussi permis à certaines jeunes pépites d'éclore sur la scène européenne. En tennis de table, Félix Lebrun (16 ans) a remporté son premier tournoi majeur en individuel. "C'est complètement fou, je ne m'y attendais pas. J'ai joué match par match et arrivé en demi-finale, j'ai commencé à y croire un tout petit peu. Mais là c'est incroyable", s'est réjoui le jeune médaillé d'or.
Les Bleus ne sont pas passés loin d'une finale entre frères. L'aînée Alexis Lebrun (19 ans) a perdu en demi-finale, mais s'est consolé avec le bronze. Lors du tournoi par équipes, la fratrie a même permis aux Bleus de terminer 3e.
Pluie de quotas pour les boxeurs
Quelque 44 quotas qualificatifs pour les JO étaient distribués dans toutes les catégories de poids en boxe à Nowy Targ. Et les Français ont su en profiter. Le triple champion du monde Sofiane Oumiha (-63,5 kg) et la championne olympique Estelle Mossely (-60 kg) ont décroché leur ticket. Tout comme Billal Bennama (-51 kg), Wassila Lkhadiri (-50 kg), Amina Zidane (-57 kg), Makan Traoré (-71 kg) et Davina Michel (-75 kg).
Le danseur montpelliérain Bboy Dany est devenu le premier français qualifié pour les JO dans l'histoire de sa discipline en remportant l'épreuve de break. En pentathlon moderne, Valentin Prades chez les hommes, et Marie Oteiza, seront également à Paris.
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L'ombre de la guerre
Répartis dans onze villes du sud de la Pologne, les Jeux européens se sont déroulés dans une ambiance joyeuse, sans incident majeur. Mais l'ombre de la guerre en Ukraine a plané sur la manifestation sportive. D'abord par l'absence remarquée des athlètes russes, non-conviés par les organisateurs de ce pays, voisin et allié de l'Ukraine. "Nous savons ce qui se passe à nos frontières, nous avons vu des millions de réfugiés arriver", a justifié lors de la conférence de presse d'ouverture Marcin Nowak, président du comité d'organisation.
Ensuite par les prises de parole des sportifs ukrainiens, qui avaient à coeur de briller pendant ces Jeux. "On sait que notre présence ici donne un peu de joie aux soldats sur le front", avait ainsi expliqué la nageuse artistique Maryna Aleksiiva, 22 ans, après une chorégraphie guerriere lors de l'épreuve par équipes. Troisième au tableau des médailles, derrière l'Italie et l'Espagne, l'Ukraine s'annonce comme une force sportive sur qui compter à Paris... si la situation géopolitique le permet.