Edouard Philippe a sifflé la fin de la partie pour le football français. Alors que l'espoir de finir la saison existait encore chez plusieurs acteurs du foot professionnel, le Premier ministre a clairement fait savoir que la saison 2019-2020 était terminée pour le sport professionnel français, mardi lors de la présentation de son plan de déconfinement devant l'Assemblée nationale. Si cette décision finale apparaît logique pour de nombre d'entre eux, les dirigeants français ne sont pas tous d'accord sur la manière de mettre un terme à une saison amputée d'un quart des rencontres. Décryptage.
Le PSG champion ?
Avec douze points d'avance sur l'OM en l'état actuel, le PSG est solide leader de la Ligue 1 après la 28e journée. Sera-t-il pour autant sacré champion ou sera-t-il décidé de considérer cette saison comme "blanche" (sans champion) ?
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Imbroglio pour les places européennes
Deuxième et troisième du championnat, l'OM et Rennes disputeront selon toute vraisemblance la Ligue des champions la saison prochaine. Mais ça se complique pour les places en Ligue Europa. Pour deux raisons.
1. Les coupes nationales. Les finales de la Coupe de France (PSG-Saint-Etienne) et de la Ligue (PSG-Lyon) n'ayant pas pu se disputer, les deux billets d'accès à la Ligue Europa ne sont pas distribués. Alors que Noël Le Graët a encore l'espoir de faire se disputer la finale de la Coupe de France début août, l'UEFA a elle indiqué qu'il ne serait pas possible d'envoyer les finalistes des coupes en C3. Dans cette hypothèse, les deux billets restants pour la France seront attribués aux 5e et 6e de L1.
2. Le championnat. Lille, solide 4e, disputera la C3. Mais qui pour l'accompagner, à la 5e et 6e places ? Quatre clubs sont en course : Reims (41 points), Nice (41 points), Lyon (40 points) et Montpellier (40 points). Si le championnat est gelé en l'état, les deux premiers rejoindront le Losc en Ligue Europa. Mais cela pose un problème d'équité puisque le PSG-Strasbourg de la 28e journée n'a pu se disputer. D'autres solutions sont avancées : faire un coefficient points remportés/matches joués, geler le classement à la 27e journée (Lyon et Montpellier étaient 5e et 6e) ou... jouer des play-offs comme le suggère Jean-Michel Aulas, le président lyonnais.
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Jean-Pierre Rivère, le président de Nice, a exprimé ses réserves sur cette proposition, et l'attitude en général du président de l'OL. "Les play-offs, ça n'a pas de sens. Et je ne vois pas comment c'est faisable. On a déjà du mal à caler un calendrier pour finir la saison prochaine, si en plus vous rajouter des play-offs...", a-t-il réagi sur Europe 1. "Le seul souhait que je peux exprimer, c'est que lorsque la décision aura été prise par tout le monde à travers un vote, que personne ne la conteste et que tout le monde avalise ce qui a été décidé collectivement. Il y a une règle qui a été appliquée par la Fédération à tous les championnats en dessous de nous (appliquer la règle des coefficients), je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour le football professionnel. J'espère que c'est un classement qui sera sportif seulement et pas politique."
La LFP se donne jusqu'à mi-mai pour trouver une issue qui ne fera pas que des heureux.
Quid des montées et descentes ?
Deux descentes et autant de montées sont a priori prévues, avec la suppression des barrages. Toulouse et Amiens devraient donc être relégués en L2, et Lorient et Lens promus en L1.
Et pour la saison prochaine ?
Si toute la saison 2019-2020 est close par la LFP jeudi, coupes nationales comprises, alors la reprise du nouveau championnat pourrait se faire début août. Elle serait à huis-clos pour au moins plusieurs journées, le Premier ministre ayant interdit les rassemblements de plus de 5.000 personnes au moins jusqu'à septembre. Cela dépend toutefois de la capacité des joueurs à pouvoir s'entraîner en juillet. Et le temps presse déjà puisqu'en fin de saison 2020-2021 se disputera l'Euro 2020...