La guerre des chefs aura bien lieu. Le président de l'OM Jacques-Henri Eyraud a promis de rendre "coup pour coup" à son homologue de Lyon Jean-Michel Aulas, dans des entretiens à L'Équipe et La Provence à paraître samedi, s'estimant floué par le jugement de Salomon des incidents du match électrique entre les deux rivaux.
Les suspensions de Rami et Lopes en question. "JHE" réagit à la décision qu'il trouve "asymétrique, disproportionnée", a-t-il déclaré au quotidien sportif, des incidents du match du 18 mars, gagné par l'OL à la dernière seconde et conclu par une bagarre. Eyraud n'accepte pas que son défenseur Adil Rami ait écopé de la même sanction pour un coup d'épaule, trois matches de suspension, que le gardien lyonnais Anthony Lopes, qui lui a donné une gifle à un intendant de l'OM. Le président de l'OM, en place depuis un an et demi, craint que l'influence d'Aulas, à la tête de l'OL depuis 1987, n'ait pesé sur la décision de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), réunie mardi.
"L'impunité absolue" d'Aulas. "Jean-Michel Aulas est (...) le plus grand des dirigeants du football français encore en activité", a dit Eyraud dans le quotidien régional, mais "il a bâti un réseau d'influence, de pouvoirs (...). Je veux croire que cette influence s'exerce dans le respect d'une morale et de principes". "JMA" bénéficie "d'une impunité absolue dans son comportement et son attitude", ajoute Eyraud dans L'Équipe, fustigeant les tweets offensifs du dirigeant lyonnais contre l'OM deux jours avant la réunion de la commission.
Eyraud se libère de la charte des présidents. En conclusion de son intervention, JHE citait la charte des présidents, qu'il avait signée, et qui interdit de "dénigrer les acteurs des rencontres" et de "médiatiser" les différends, une façon de dénoncer en creux l'attitude de Jean-Michel Aulas. Dimanche, JMA avait mis en cause dans ses tweets le "comportement démoniaque" de Rudi Garcia, "très rarement sanctionné, comme Rami dans les incidents OM-OL". Eyraud rappelait mardi qu'il ne s'était pas exprimé avant l'audience, contrairement à son homologue, donc, par respect pour la charte et en vertu de sa confiance en "des procédures disciplinaires transparentes, objectives, justes et proportionnées". "C'est un gadget sans valeur", a-t-il dit dans ses interviews, annonçant qu'il s'en libérait. Sans charte, ce sera coup pour coup.