Si, avec 13 points d'avance sur son dauphin et deux matches en retard encore à disputer, le PSG semble avoir mis fin au suspense en tête de la Ligue 1, il reste peut-être encore une affiche qui réussit à exciter les amateurs de football en France et ce, sans manquer de respect au Losc, actuel deuxième du classement. Ce match, il a lieu dimanche soir au Groupama stadium et il va opposer l'Olympique lyonnais, 3ème du Championnat, au PSG, incontestable leader.
Les autres "gros" ne sont plus au rendez-vous. Si Lyon-PSG émerge tant aujourd'hui, c'est que les autres "gros" clubs de notre Championnat sont aux abonnés absents. L'OM ? Il n'a plus battu le PSG depuis novembre 2011 et reste sur 15 défaites sur les 18 dernières confrontations. Finaliste de la dernière Ligue Europa, il en a été éliminé cette année dès la phase de poules et ne pointe qu'à une modeste 8ème place en Ligue 1, devant Reims, chez lequel il se déplace samedi soir, le match des gloires passées… Quant à l'AS Monaco, demi-finaliste de la Ligue des champions en 2017, elle a elle aussi été sortie dès la phase de groupes et connaît un parcours catastrophique en Championnat, avec trois victoires seulement… en 22 matches ! Avant-dernière du classement, l'ASM joue tout simplement le maintien. Et comme l'OM, elle ne tient plus le choc face au PSG. La saison dernière, les Monégasques s'étaient inclinés au Parc 7-1. Et en novembre, ils avaient perdu 4-0 à domicile…
Deux huitièmes de finaliste de la Ligue des champions. L'OL et le PSG, ce sont les deux dernières grandes dynasties du football français, avec un OL champion sept fois consécutivement entre 2002 et 2008 et un PSG champion cinq fois sur les six dernières années. Mais ce ne sont pas seulement deux équipes de livres d'histoire. Ce sont aussi les deux principales forces vives de notre Championnat actuel, qualifiées toutes les deux en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Le 12 février prochain, le PSG se rendra sur la pelouse d'Old Trafford pour y affronter Manchester United tandis que, une semaine plus tard, le 19, l'OL fera face au grand Barça à domicile. Cette opposition a donc valeur de répétition générale pour les deux clubs, les deux plus constants en Europe sur la décennie écoulée.
L'OL sait comment battre le PSG, lui. Alors, oui, vous pourrez nous rappeler que l'OL a pris le bouillon le 7 octobre dernier face au PSG (5-0, avec un quadruplé de Kylian Mbappé en treize minutes). Mais, pendant une mi-temps, Houssem Aouar et ses coéquipiers avaient pas mal tourmenté les Parisiens, libérés seulement en deuxième période à dix contre dix. La saison dernière, cela n'avait pas été non plus une partie de plaisir pour Thiago Silva et compagnie au Parc (2-0, avec deux buts contre leur camp des Lyonnais). Mais, surtout, le 21 janvier 2018, lors de la dernière venue du PSG à Lyon, il y a un peu plus d'un an, l'OL était venu à bout du club de la capitale, déjà privé de Neymar (2-1), grâce à un but dans le temps additionnel de Memphis Depay. Cela reste à ce jour la dernière défaite du PSG à l'extérieur en Ligue 1.
"Nous sommes souvent présents dans les grands rendez-vous", a convenu le coach de l'OL, Bruno Genesio, vendredi, en conférence de presse. "Contre une telle équipe, cela peut suffire, et parfois non. Sur les dernières confrontations contre les Parisiens au Groupama Stadium, nous avons gagné deux fois 2-1 (en 2017-18 mais aussi en 2015-16) et perdu une fois 2-1 en livrant un très bon match (en 2016-17). Je pense que nous sommes capables de les bousculer. Mais il faudra être très fort pour gagner. Nous avons les joueurs pour cela." S'il ne possède pas l'armada du PSG, l'OL peut en effet se prévaloir de posséder parmi les plus grands talents de la Ligue 1, dont Nabil Fekir, Memphis Depay ou Bertrand Traoré, capables sur un seul geste de faire basculer un match.
Jean-Michel Aulas sait entretenir la polémique. Il est sans doute le dernier des grands présidents à l'ancienne, attaché viscéralement à son club. Boss de l'OL depuis plus de 30 ans maintenant, "JMA" a le don pour entretenir la flamme autour de son club et allumer le feu (et parfois des contre-feux même). À quelques heures de la réception du PSG, il a ainsi accordé une interview au Progrès dans lequel il critique largement le modèle économique du PSG, soutenu par le Qatar. "Le PSG est dans l’irréel, et nous, on va jouer contre un État", a tonné le président de l'OL. "Le PSG, c'est 700 à 800 millions d'euros de budget. On ne va pas dire que l'on est le pays uniquement des 'gilets jaunes' mais un peu de décence devrait être ressentie par les instances et les politiques. Mais puisqu'avec la DNCG (gendarme financier du foot français, ndlr) tout est permis et que le fair-play financier est bafoué..." Les petites phrases, voilà qui fait aussi tout le sel d'un choc.