Le PSG a trébuché au pire moment. Solide leader de la Ligue 1, Paris a connu pour la première fois le goût de la défaite en championnat cette saison, sur la pelouse de Lyon dimanche (2-1 pour les locaux). Cette défaite, méritée au vu de la domination de l’OL, tombe mal pour les Parisiens, à une semaine de leur huitième de finale aller de Ligue des champions sur le terrain de Manchester United (mardi 12 février, à 21 heures). Forcé de composer avec l’absence de Neymar, Paris doit aussi colmater les brèches aperçues dimanche au milieu et en défense. Le compte à rebours est lancé.
Deux êtres vous manquent…
Le scénario se répète pour Paris. Comme la saison dernière avant d’affronter le Real Madrid (3-1 à l'aller, 2-1 au retour pour les Madrilènes), le club de la capitale va une nouvelle fois devoir se passer de Neymar, de nouveau blessé à la cheville et écarté des terrains pour dix semaines minimum. Un coup dur pour le PSG qui devait déjà composer avec la blessure (entorse à la cheville) de Marco Verratti. Deux absences qui obligent Thomas Tuchel à adapter son plan de jeu aux joueurs disponibles.
"Les joueurs manquent, c'est clair. On n'a pas de deuxième Neymar, on n'a pas de deuxième Verratti. J'ai confiance en mon équipe et dans les joueurs disponibles. Il y a des choses à améliorer, mais aussi beaucoup choses qui sont très bien", a voulu positiver Thomas Tuchel après le match à Lyon. "C'est compliqué, oui, de jouer sans Neymar. Il faut accepter. L'an dernier, il a aussi été blessé et il serait bien de ne pas refaire les mêmes erreurs, sinon cela voudrait dire que l'on n'a rien appris", a de son côté souligné Kylian Mbappé, associé à Edinson Cavani en l’absence du Brésilien. Deux talents purs, certes, mais qui peinent parfois à jouer ensemble. "L'absence de Neymar est vraiment préjudiciable", regrette Alain Roche, nouveau consultant d'Europe 1 et ancien joueur du PSG de 1992 à 1998.
Un milieu en chantier…
Plus que celle de Neymar, c’est l’absence de Marco Verratti qui s’est surtout faite sentir contre Lyon. Sans véritable milieu relayeur ou défensif de formation, Thomas Tuchel a bricolé en associant Marquinhos et Julian Draxler, épaulés sur les ailes par Angel Di Maria et Daniel Alves. Soit trois joueurs sur quatre très portés vers l’avant, laissant donc logiquement plus d’espaces entre le milieu de terrain et la défense. Marco Verratti devrait faire son retour à l’entraînement cette semaine et être présent contre Manchester. Mais dans quel état de forme ?
Conscient de ce point faible au sein de son effectif, Thomas Tuchel espérait deux renforts lors du mercato hivernal. Il n’en a eu qu’un, en la personne de Leandro Paredes, remplaçant dimanche. Difficile de juger la prestation de l’Argentin, entré en jeu à dix minutes de la fin du match. Propre et efficace dans ses duels, il n’a vraiment pas eu le temps de montrer ce dont il est capable comme relayeur et récupérateur. Faute de solutions, Tuchel pourrait se tourner vers… Adrien Rabiot. Mis au ban par la direction après l'échec des négociations sur sa prolongation de contrat, le Français n’a pas (encore) été réclamé par son entraîneur.
… et une défense qui inquiète
Plus étonnant, Paris s’est montré particulièrement friable en défense contre Lyon. Une faiblesse rarement observée cette saison dans les rangs parisiens. Il y avait des (grands) espaces dimanche soir dans la défense du PSG, en témoignent les 14 tirs, dont 10 cadrés, et les 21 centres laissés à Lyon. Le premier but de l’OL, inscrit par un Moussa Dembélé libre de tout marquage, interroge sur la concentration des Parisiens. Par ailleurs, symbole de la fébrilité défensive parisienne, le penalty concédé par Thiago Silva sur Moussa Dembélé est déjà le 11e sifflé cette saison contre le club de la capitale. Après six mois, c’est déjà son pire total pour une saison depuis quatre ans. "On n'a jamais vu un PSG se faire autant malmener en défense", constate Alain Roche.
Guère aidé par sa défense, Alphonse Areola a longtemps endossé le rôle de sauveur contre Lyon, avec huit arrêts dans le match dont quelques-uns de très grande classe. Rassurant avant, peut-être, de garder la cage parisienne face aux Red Devils ? Pas totalement : sa sortie sur le premier but lyonnais, pour le moins suspecte, a fait ressurgir ses vieux démons et relance l’hypothèse Gianluigi Buffon.
Manchester est bien dans le rythme
Si Paris peut nourrir quelques doutes, Manchester, en revanche, est en grande forme. L’arrivée au poste d’entraîneur d’Ole Gunnar Solskjaer a transformé les Red Devils, invaincu lors des dix matches orchestrés par le Norvégien (neuf victoires, un match nul toutes compétitions confondues). Portés par le duo Rashford-Pogba, les Mancuniens l’ont emporté ce week-end contre Leicester (1-0). Une petite victoire qui ne fait pas douter Manchester : même en jouant mal, les Reds s’imposent grâce à leur combativité retrouvée.
En Ligue des champions, savoir gagner sans briller mais en accomplissant savamment les basses besognes est une qualité essentielle. Et Thomas Tuchel le sait. "Le résultat est quelque chose que tu ne peux pas contrôler, au contraire de la performance, de la pression, de l'agressivité, de la vitesse pendant le match. C'est ce qu'on doit améliorer. Nous sommes capables de combattre" contre Manchester United, a assuré l’entraîneur parisien après la défaite contre Lyon. En attendant, comme l’a fait remarquer Thiago Silva, "Solskjaer (présent au Groupama Stadium, ndlr) doit être content de ce qu’il a vu" dimanche soir…