Dans la chaleur de Berlin, le 9 juillet 2006, l’Italie s’assoit sur le toit du monde pour la quatrième fois de son histoire. Ce jour-là, la Squadra Azzurra est sacrée championne du monde face à la France, au bout du suspense et d’une nuit entrée dans la légende (1-1, 5 t.a.b à 3). Neuf ans plus tard, trois "vétérans" de la Juventus Turin retournent au stade Olympique de Berlin, terre du plus bel exploit de leurs carrières. Le gardien Gianluigi Buffon, 37 ans, le défenseur Andrea Barzagli, 34 ans, et le milieu Andrea Pirlo, 36 ans, y disputent samedi une nouvelle finale, celle de la Ligue des champions, face au FC Barcelone. Plus qu’un clin d’œil de l’histoire, ce retour à Berlin est chargé de symboles pour les Italiens.
L’Everest de leurs carrières. "Le souvenir de la nuit de Berlin est indélébile. Je souhaite revivre les mêmes émotions avec la Juve", a espéré Andrea Pirlo, titulaire ce jour-là interrogé par le quotidien sportif italien Tuttosport. Un sentiment partagé par le gardien Gianluigi Buffon, qui avait écœuré les Tricolores d’une parade somptueuse sur une puissante tête du même Zizou. "C’est un clin d’œil du destin", avait déclaré "Gigi" après la qualification de la Vieille Dame pour la finale de la Ligue des champions. "C’est comme dans un rêve. Mais nous ne devons pas aller là-bas pour regarder. Cela sera un match qui vaudra tant", s’était-il empressé d’ajouter.
Dernière chance pour Buffon. Le gardien international, qui a effectué toute sa carrière à la Juventus, n’a remporté aucune des deux C1 de l’histoire du club (1985, 1996). Cette finale face au Barça est sans doute l’ultime chance pour le champion du monde 2006 de s’offrir le seul titre qui manque à son vertigineux palmarès. L’Italien avait ainsi perdu en finale en 2003, face à l’AC Milan (0-0, 2 t.a.b. à 3), où évoluait alors Andrea Pirlo. L’ancien milieu de terrain milanais, aujourd’hui à la Juventus Turin, a lui soulevé par deux fois la coupe aux grandes oreilles, en 2003 et en 2007, à chaque fois avec les Rossonero. Un bonheur que Buffon, 36 ans, espèrera connaître avant de tirer sa révérence.
En outsiders, comme en 2006. Mais les Italiens sont loin de partir avec les faveurs des pronostics. Le Barça, sacré champion d’Espagne et vainqueur de la Coupe du Roi le week-end dernier face à l’Athletic Bilbao (3-1), a impressionné toute l’Europe du football. "Contre le Real Madrid, nous avions quelque chose comme 35 % de chances de passer. Aujourd'hui, nos chances de remporter le trophée contre Barcelone sont encore plus minces. Nous sommes bien conscients de cela, on ne va pas le nier, c'est quelque chose d'évident", a avoué Gianluigi Buffon sur le site de l’UEFA.
Une position d’outsiders qui rappelle la Coupe du Monde 2006. En Allemagne, il y a neuf ans, personne n’attendait l’Italie sur le toit du monde, tout comme, cette année, pas grand monde ne misait sur les chances de la Juventus en Ligue des champions. "Nous avons quelques armes à faire valoir pour leur rendre la vie difficile", a prévenu Buffon. Le Real Madrid, grand rival du Barça éliminé par les Turinois en demi-finale, peut en témoigner.