Toujours en vie, le PSG s'est donné le droit de croire en son rêve : remporter enfin la Ligue des champions. Désigné favori de son quart de finale contre l'Atalanta Bergame, mais à court de rythme et handicapé par plusieurs absences, le club de la capitale a pourtant frôlé de très près une humiliante défaite, le jour de son cinquantenaire. Mais au bord de l'abîme après l'ouverture du score de Mario Pasalic peu avant la demi-heure de jeu, les joueurs entraînés par Thomas Tuchel ont su puiser dans leurs ressources pour arracher leur qualification dans le temps additionnel, grâce à Marquinhos et Choupo-Moting. Après une première mi-temps très compliquée, Paris a peu a peu élevé son niveau de jeu, bien aidé par un coaching gagnant de Tuchel, et une entrée décisive d'un Kylian Mbappé décidément indispensable.
L'entrée décisive de Mbappé
Son entrée à l'heure de jeu a clairement changé la donne. Directement placé sur l'aile gauche, l'attaquant français, tout juste remis d'une blessure à la cheville et longtemps incertain pour la rencontre, a amené du dynamisme et des occasions de but comme ce raid qu'il n'a pu conclure (74e, 80e). "Son entrée a donné une énergie au PSG qui était en train de perdre le match, cela a été fondamental de par ce qu'il a apporté", a d'ailleurs volontiers reconnu Gian Piero Gasperini l'entraîneur de l'Atalanta Bergame, à l'issue de la rencontre.
Mbappé a "complètement carbonisé Bergame avec ses percées et ses appels", a abondé Jimmy Algerino, consultant d'Europe 1, lors du débrief du match. Pour son collègue Guy Roux, compter dans ses rangs un Mbappé en forme, "cela donne une grande force et une grande confiance". Le jeune champion du monde "est un garçon qui a chaque fois créé un danger, prend de vitesse son adversaire. Il a complété son jeu. Ça donne 20% de plus à l'équipe pour la suite", dit encore l'ancien coach emblématique de l'AJ Auxerre.
Un coaching gagnant
L'entrée de Mbappé en cours de rencontre a donné raison à l'entraîneur parisien Thomas Tuchel, qui avait fait le choix de le laisser sur le banc à l'entame de la rencontre, quitte à profiter plus tard de ses accélérations foudroyantes. Pour les consultants d'Europe 1, c'est tout le coaching de l'Allemand qui est à saluer. "On peut mettre ça sur le compte du coach. Il a trouvé des solutions. Ce soir, ses changements font la différence", déclare Jimmy Algerino. Par ailleurs, rappelle-t-il aussi, "l'entrée de Paredes a été très intéressante sur l’impact physique et le jeu". Avec ces ajustements tactiques, le PSG "a gagné 20 mètres sur le terrain, ce qui a obligé Bergame a défendre", dit-il encore.
La baisse de rythme de l'Atalanta
Pour Guy Roux, "le PSG a fait une deuxième mi-temps très différente de la première, et pris l'ascendant sur son adversaire, qui peut-être était au dessus de son niveau moyen en première période et l'a payé après". "Physiquement, ils ont puisé. La première mi-temps a peut-être été trop pour eux, et ça les a mis dans le rouge", appuie Jimmy Algerino. "Ils ont fini par trop subir, et la rentrée d'un joueur frais et rapide comme Mbappé face à une équipe qui se replie, cela peut faire mal", ajoute de son côté Patrick Juillard.
Un héros inattendu, Choupo-Moting
Mais le véritable héros de la soirée est bien évidemment Eric Maxim Choupo-Moting. Un temps non-qualifié pour la compétition, et longtemps raillé pour sa maladresse, c'est lui qui a délivré ses partenaires d'un but au bout du temps additionnel. "Il a joué dix minutes incroyables", l'a félicité son coéquipier Herrera après la rencontre. Et sur l'égalisation, c'est déjà l'international camerounais qui délivre le centre pour Neymar qui a remisé pour Marquinhos.
Un Neymar maladroit, mais au cœur de toutes les offensives
Mbappé sur le banc, Neymar avait tout pour être le héros de la soirée. Mais le Brésilien a manqué d'efficacité devant le but, a l'image de son énorme occasion manquée en début de match, quand "Ney" s'est ouvert seul le chemin du but en perforant la défense, avant de trop ouvrir son pied une fois face au but.
Mais cette inefficacité ne doit pas faire oublier que l'ancienne star du FC Barcelone a été au cœur de toutes les offensives, notamment en première période. "Je l'ai trouvé en jambes. Il n'en a pas rajouté et a su provoquer et faire jouer ses coéquipiers", fait remarquer Jimmy Algerino, quand Nabil Djellit, lui aussi consultant d'Europe 1, fait remarquer que le Brésilien jouait "avec deux fantômes", à savoir Icardi et Sarabia, très discrets. "On sentait qu'il était un peu trop esseulé, qu'il manquait quelqu'un à côté", ajoute Jimmy Algerino. Et quand Mbappé est rentré, ""on a tout de suite vu que ça prenait de l'ampleur et que sa capacité d'accélération faisait la différence."