Après une saison blanche, sans le moindre titre, les Lyonnaises ont fait parler l'expérience six jours après un match aller maîtrisé (3-2), dans le sillage d'Ada Hegerberg et Wendie Renard, buteuses dans un Parc des princes incandescent et hostile. Moins de deux ans après leur dernier sacre, les "Fenottes" vont donc déjà regoûter à l'adrénaline d'une finale continentale, le 21 mai à Turin. "C'est une année de reconquête, on a la qualité pour aller rechercher ce trophée-là", a insisté la défenseure Selma Bacha.
Détermination et confiance
L'affiche a de l'allure, entre l'écurie majeure de la dernière décennie, l'OL, et celle qui rêve de prendre le relais durablement, le Barça tenant du titre, battu samedi à Wolfsburg 2-0 mais qualifié après son festival du match aller (5-1). Une belle revanche, aussi, trois ans après la finale 2019 survolée par l'OL (4-1).
Lyon voyagera en Italie avec détermination, confiance, et au moins deux certitudes : il n'a jamais perdu face au Barça, et il est redevenu le fer de lance du football féminin français, devant le PSG, champion de France en titre ambitieux mais trop fébrile sur l'ensemble des deux matches.
Paris aura plié, à l'aller, sur les bourdes de sa gardienne Barbora Votikova, finalement sortie sur blessure au retour. Il a cédé, samedi, face au jeu de tête d'Hegerberg et Renard, cliniques devant le but sur deux passes décisives de Selma Bacha (14e, 83e), malgré l'égalisation de Marie-Antoinette Katoto (62e).
La Norvégienne, meilleure buteuse de l'histoire de la C1 (58 buts), a même cru doubler la mise (56e), mais Melvine Malard, passeuse sur l'action, était hors-jeu d'un souffle.
Record d'affluence
Lâché au classement de D1, cinq points derrière l'OL, le PSG se dirige tout droit vers une saison frustrante, même si la finale de Coupe de France face à Yzeure (D2) lui est promise le 15 mai.
Les remous postérieurs à l'affaire Kheira Hamraoui, absente de cette double confrontation après une altercation à l'entraînement samedi dernier, auront pollué trois des quatre confrontations de la saison face au rival lyonnais, pour trois défaites dont une humiliation, 6-1 en décembre en D1... "On a vécu une saison difficile, mais si on a pu faire ce parcours, c'est parce qu'on a mis toutes les choses extérieures de côté", a souligné la capitaine Grace Geyoro, l'entraîneur Didier Ollé-Nicolle faisait part, de son côté, de "sa fierté" devant "la générosité" des joueuses.
>> LIRE AUSSI - Football féminin : plus de 37.000 billets vendus pour PSG-OL, record national en vue
L'OL, lui, a toujours gardé le cap depuis le mois d'août, sauf en huitième de finale de Coupe de France (défaite 3-0 contre Paris). Il prend au passage sa revanche sur le quart de finale de C1 de l'an passé, remporté par le PSG au jeu des buts à l'extérieur.
Les partenaires d'Amandine Henry ont certes souffert, s'inclinant face à Katoto à l'heure de jeu, mais elles ont surtout résisté, grâce notamment à leur gardienne Christiane Endler, qui s'est envolée devant Sara Däbritz (54e) et s'est interposée devant Sakina Karchaoui (76e).
La portière chilienne, partie de Paris pour Lyon l'été dernier, a bien répondu aux chants insultants des supporters ultras du virage Auteuil, venus en masse pour l'occasion. Ces derniers ont assuré une chaude ambiance malgré la défaite, redonnant au Parc des princes une énergie oubliée ces dernières semaines avec la section masculine, très critiquée par les groupes de supporters malgré le titre en Ligue 1.
L'affluence affichait 43.254 spectateurs : jamais un stade n'avait réuni autant de monde en France pour un match féminin de clubs. Mais 40.000 personnes ne pouvaient pas suffire, samedi, pour faire barrage à l'OL, redevenu un grand d'Europe.