Il devait gagner, et convaincre. Malgré le doublé de Georginio Wijnaldum, le Paris Saint-Germain a été rejoint dans les dernières minutes par le RB Leipzig (2-2), mercredi en Ligue des champions, en Allemagne, un nul logique qui a mis en avant ses difficultés récurrentes dans le jeu. Huit points, aucune défaite, et la deuxième place du groupe A, avec quatre unités d'avance sur son poursuivant Bruges: après quatre journées, le bilan comptable du PSG reste dans le vert.
Avant d'aller défier le leader Manchester City (9 pts) le 24 novembre, les Parisiens restent dans les clous pour se qualifier pour les huitièmes de finale, la première étape vers leur ambition de gagner la compétition. Mais à la Red Bull Arena, sans Lionel Messi, blessé à une cuisse et à un genou, ils n'ont pas montré un visage de prétendant au trône, alors qu'ils étaient venus pour y gagner avec la manière.
Donnarumma décisif
Le penalty tardif de Dominik Szoboszlai (90e), après une faute de Presnel Kimpembe, a puni l'inefficacité en seconde période des coéquipiers de Wijnaldum, dont le doublé (21e, 40e) aurait dû permettre à son équipe de gagner.
A la mi-temps, les hommes de Mauricio Pochettino avaient la situation en main, alors même qu'ils avaient frôlé la catastrophe dès le début, après l'ouverture du score de Christopher Nkunku (8e). Deux minutes plus tard, André Silva a tiré le penalty pour le 2-0. Mais l'arrêt décisif de Gianluigi Donnarumma a rappelé que Paris avait assez de talent pour voyager n'importe où, même avec des valises trop lourdes.
Le PSG, "ce n'est pas qu'un joueur", a rappelé l'entraîneur du RBL Jesse Marsch mardi, interrogé sur le forfait de Messi. Et ce n'est pas non plus que Neymar, Angel Di Maria, ou Kylian Mbappé, qui n'ont pas brillé. A Leipzig, Wijnaldum a pris le relais, avec un doublé (21e, 40e) sur deux des rares occasions parisiennes de la première période.
Les premiers buts de Wijnaldum
Il s'agit des premiers buts du Néerlandais, arrivé cet été, sous ses nouvelles couleurs. Le vainqueur de la C1 avec Liverpool en 2019 a montré le chemin, mais il n'a pas été suivi. Mbappé a bénéficié de trois grosses occasions (45e+1, 52e, 64e), dont deux duels avec le gardien Peter Gulacsi, qu'il a gâchées. Son manque de réalisme a laissé son équipe à découvert d'un retour des Allemands...
Dès les premières secondes, le PSG a joué comme il l'a souvent fait en ce début de saison, c'est-à-dire de manière déroutante, ce qui donne autant de raisons d'être optimiste que pessimiste. L'analyse la plus dure insisterait sur le premier quart d'heure, raté dans les grandes largeurs. Etouffé par le pressing allemand, Paris a subi, sans pouvoir franchir la ligne médiane.
L'ouverture du score par Nkunku, de la tête après un centre de Silva, est intervenue après une mésentente entre Di Maria et Achraf Hakimi. L'attaquant natif de la Seine-et-Marne, formé au PSG, n'a pas célébré son but, par respect à son ancien club. Le public a rugi à sa place. Deux minutes plus tard, il a basculé dans l'euphorie quand l'arbitre suédois Andreas Ekberg a désigné le point de penalty après une faute de Danilo sur Silva.
Pas encore vraiment convaincants
L'attaquant portugais a voulu faire justice lui-même. Mais Donnarumma a arrêté sa tentative à ras terre. De cette action décisive débute l'autre analyse: celle d'une équipe parisienne qui se plie sans jamais se rompre. Mieux, qui est capable de frapper fort quand la pression sur elle se relâche.
Lors de ses trois dernières victoires, le PSG a été mené avant de repasser devant, la dernière fois contre Lille (2-1) vendredi, avec un but à la 88e minute de Di Maria. En Allemagne, le scénario a été plus rapide à se décanter, grâce au réalisme de Wijnaldum qui a concrétisé les deux premières occasions du PSG.
D'abord à la conclusion d'une combinaison entre Di Maria, Neymar et Mbappé, le Français réalisant sa cinquième passe décisive dans la compétition cette saison. Le cri de soulagement du Néerlandais après l'égalisation aurait très bien pu être celui de ses coéquipiers qui, enfin, avaient passé l'orage.
Il a répété sa célébration à la 40e, après le but du 2-1 de la tête, confirmé par l'assistance vidéo à l'arbitre. Un coup de pied arrêté, la VAR... Le mode opératoire est minimaliste, mais il incarne à merveille ce PSG, qui fait rimer résultats excellents avec rendement insuffisant.