Ligue des champions : le PSG a-t-il franchi un cap en éliminant le Bayern Munich ?
Le PSG s’est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions en éliminant le Bayern Munich, tenant du titre (défaite 1-0 au Parc des Princes en quarts retour, victoire 3-2 à l’aller). Une énorme performance pour le club parisien, qui atteint ce stade de la compétition pour la deuxième fois de suite et confirme sa montée en puissance sur la scène européenne.
Peu importe la défaite mardi soir en quarts de finale retour de la Ligue des champions (1-0) : le PSG a réalisé un authentique exploit en éliminant le grand Bayern Munich, grâce à la victoire à l’aller en Allemagne (3-2). Les Parisiens, à qui de nombreux fans et experts prédisaient une élimination, y compris l’auteur de ces lignes, se sont offert le scalp du tenant du titre, considéré comme la meilleure équipe actuelle en Europe. Cerise sur le gâteau : Neymar et ses partenaires prennent leur revanche sur la finale perdue l’an passé à Lisbonne contre ces mêmes Munichois.
Mais au-delà du clin d'œil historique, le PSG semble avoir passé un cap sur la scène européenne en se qualifiant pour la deuxième année de suite pour les demi-finales de la C1, ce que seuls Saint-Etienne (1975-1976) et l’OM (1990-1991) avaient réalisé en France. Tout le club peut désormais légitimement rêver au titre suprême, l’objectif affiché depuis le rachat par les propriétaires qataris.
La fin de la malédiction des matches aller-retour
Malgré son parcours jusqu’en finale l’an passé, le PSG n’avait pas évacué tous les doutes sur sa capacité à se transcender en Ligue des champions. En cause : le format du Final 8 à Lisbonne, avec des quarts de finale et des demi-finales sur un match sec, et non pas dans le traditionnel format aller-retour en raison de la pandémie de coronavirus. Mais cette saison, les Parisiens ont remis les pendules à l’heure et fait oublier les traumatismes du passé, que ce soit la fameuse remontada contre le FC Barcelone (en 8e en 2017, 4-0 et 1-6) ou l’humiliante élimination contre une équipe bis de Manchester United (en 8e en 2019, 2-0 et 1-3).
Ils ont d’abord pris leur revanche sur le Barça en huitièmes de finale, avec une victoire cinglante au Camp Nou (4-1) avant quelques frayeurs au retour (1-1). Puis ils ont donc éliminé l’épouvantail de la compétition, ce Bayern Munich qui les avait battus en finale l’an passé et qui faisait office de grand favori à sa propre succession. "Leur parcours est remarquable : Manchester United et Leipzig (au premier tour), le FC Barcelone (en huitièmes) et puis ce Bayern Munich qui marchait sur l’Europe de manière colossale", salue notre consultant Nabil Djellit, journaliste à France Football, interrogé dans le débrief de la rencontre sur Europe 1.
Du réalisme à Munich, une performance aboutie à Paris
Le PSG a également étalé les qualités d’une grande équipe européenne. D’abord, ils ont su se montrer diablement réalistes en quarts de finale aller, avec une victoire 3-2 à Munich malgré une grosse domination du Bayern. Mbappé avait été impressionnant de sang-froid en Allemagne, avec deux buts sur ses (pratiquement) seules occasions. Au retour, ils ont réalisé une performance aboutie dans le jeu mais ont cependant manqué cruellement de réalisme, ratant de nombreuses opportunités.
"(Mardi) soir, on peut être un peu déçus qu’ils n’aient pas concrétisé leurs occasions, mais Paris a passé le cap et se retrouve dans les quatre meilleures équipes d’Europe", estime malgré tout Jimmy Algerino, ancien défenseur du PSG. "Ce n’est pas volé sur les deux matches. Si l’aller n’a pas été maîtrisé, le PSG aurait pu remporter la rencontre ce (mardi) soir. Ils sont invités à la table des grands et la suite peut être radieuse", appuie Nabil Djellit.
Un état d’esprit remarquable
Contre le Bayern, le PSG a surtout affiché une solidité et une solidarité à toute épreuve. Toute l’équipe, de Keylor Navas à la défense en passant par les attaquants, s’est mise au diapason pour résister aux assauts munichois et ainsi se qualifier pour les demi-finales. Un constat qui tranche avec les fébrilités étalées par le PSG dans le passé, comme l'estiment nos consultants. "C’est surtout dans l’état d’esprit que le PSG a progressé. On savait qu’ils avaient le talent, mais depuis trois-quatre matches, on voit une solidarité et un groupe qui a envie de jouer ensemble. J’espère qu’ils auront cet état d’esprit jusqu’à la fin", estime Laurent Fournier, ancien milieu et ancien coach du PSG.
Pour Guy Roux, un joueur symbolise cette métamorphose parisienne. "Neymar a été dans un état moral dans lequel il devrait toujours être : il a joué sans tricherie, sans autre plaisir que de vouloir marquer ou de faire marquer. Et dans le lot il y a eu des superbes gestes techniques", a apprécié l’iconique ancien coach d’Auxerre. Des ingrédients que le PSG devra réunir à nouveau en demi-finales, contre Manchester City ou Dortmund, avant d’envisager de soulever cette si désirée coupe aux grandes oreilles…