Qui d'autre qu'Angel Di Maria pouvait être le héros d'un match disputé un soir de Saint-Valentin, lui qui célèbre ses buts en formant un coeur avec les doigts ? L'Argentin n'a d'ailleurs pas marqué un but, mais deux. Et le PSG, pas trois, mais quatre, sans en encaisser un seul. Contre toute attente, et presque contre tous les pronostics, le quadruple champion de France en titre a fait valser un pâle Barça en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions, mardi soir, dans un Parc des Princes redevenu incandescent (4-0).
Di Maria, la preuve par deux. Au-delà du symbole de la date, qui était aussi celle de son anniversaire (!), Di Maria, 29 ans tout juste, incarne plus que tout autre la réussite du PSG, mardi soir. Discuté, souvent critiqué, l'Argentin, vainqueur de la Ligue des champions avec le Real en 2014, était censé faire franchir un palier au PSG. Et depuis un an et demi, on attendait, on attendait. Mardi soir, on a eu. Eu enfin ce joueur capable de faire basculer un match. D'un coup de patte, il a mis le PSG sur les bons rails, sur un coup franc splendide des 18 mètres (1-0, 18e). Dix minutes après la pause, il s'est créé l'occasion tout seul, caressant le cuir avant de l'expédier dans la lucarne gauche d'André ter Stegen (3-0, 55e).
Draxler supersonique, Cavani récompensé. Oh, Di Maria n'a pas été le seul artisan de ce succès majuscule. Son pendant sur l'aile gauche (mais les deux ont très souvent permuté) a été flamboyant lui aussi. Arrivé cet hiver, Julian Draxler s'est plutôt bien acclimaté à Paris... Déjà auteur de quatre buts depuis son arrivée, l'Allemand a augmenté son compteur peu avant la pause, sur une frappe limpide après un service diabolique de Marco Verratti (2-0, 40e). C'est Draxler, déjà, qui avait obtenu le coup franc "transformé" par Di Maria. Un match du PSG cette saison sans un but de Cavani n'étant pas un match du PSG, "El Matador" y est allé lui aussi de son but, le quatrième (celui qui acte quasiment la qualification du PSG pour les quarts de finale), à une vingtaine de minutes de la fin (4-0, 71e). Il avait beaucoup gâché dans le match et ce, dès le début, mais là, l'Uruguayen (qui fêtait lui aussi son anniversaire, comme Di Maria !) a eu le geste juste, comme souvent en première intention, après un raid et une passe de l'excellent Thomas Meunier.
Kimpembe au rendez-vous. Le Belge a été à l'image de la défense parisienne, sereine et agressive. On craignait l'absence de Thiago Silva. Son remplaçant, Presnel Kimpembe, a été royal, écoeurant à plusieurs reprises une "MSN" atone. Les supporters parisiens se souviendront longtemps de l'intervention autoritaire du jeune Parisien devant Lionel Messi (62e). Plus largement, la formation du PSG a été à la fête puisque Adrien Rabiot, autre enfant du club, a signé un match remarquable lui aussi, entre Marco Verratti et Blaise Matuidi, pas ingrats non plus quand il faut aller au combat. Et pour couronner le tout, le PSG a eu ce soupçon de chance - tir entre les jambes de Kevin Trapp qui frôle le montant, tête de Samuel Umtiti qui finit sur le poteau - qui lui a permis de terminer enfin un match à élimination directe sans prendre de but. Et en en marquant quatre, donc.