A quelques heures d'affronter Bordeaux en clôture de la 26e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain traverse une zone de fortes turbulences. La faute a une défaite en huitièmes de finale aller de Ligue des Champions mardi, sur la pelouse du club allemand du Borussia Dortmund (2-1). Ce match a montré que la peur avait envahi les rangs du club de la capitale, tétanisé par un événement sur lequel il bute saison après saison, selon Isabela Pagliari, journaliste brésilienne et chroniqueuse pour Europe 1 Sport.
Tout commence selon elle par la prise de parole de Neymar, à chaud, peu de temps après la rencontre. Préservé depuis sa sortie contre Montpellier pour une fissure à une côte, le Brésilien a reproché au Paris Saint-Germain de ne pas l'avoir laissé jouer avant ce rendez-vous européen, capital pour l'équipe. "Ce n’était pas mon choix, c'est le club qui a pris cette décision", avait notamment déclaré le numéro dix du PSG, passablement énervé. "Je voulais jouer, je me sentais bien mais le club avait peur. Et au final, c'est moi et mes coéquipiers qui en souffrent."
"Tuchel n'a pas le dernier mot"
La peur, justement, elle est sur toute les lèvres depuis quelques jours. Et c'est la cause de beaucoup de problèmes au PSG pour Isabela Pagliari. "Tuchel dit que son équipe a joué avec la peur, Leonardo intervient pour dire qu'il faut arrêter d'avoir peur, Neymar dit que le club avait peur. Aujourd'hui c'est Peur Saint-Germain", ironise la journaliste brésilienne. Elle explique que Neymar n'a tout simplement pas été écouté en interne, alors que face à Lyon, il pensait déjà pouvoir revenir.
Alors pourquoi n'a-t-il pas joué avant d'affronter Dortmund, un match lors duquel il s'est illustré en marquant un but, mais où il a aussi montré ses limites physiques du moment ? L’entraîneur du Paris Saint-Germain est bien sûr le premier visé. "Mais ce n'est pas Thomas Tuchel qui a le dernier mot", rétorque Isabela Pagliari. Le coach allemand a d'ailleurs avoué en conférence de presse "qu'il aimerait que Ney joue chaque match", mais que cela n'était pas possible. "C'est Leonardo, le directeur sportif, qui prend les décisions", assène la journaliste.
"Comme dans une télé-réalité"
Isabela Pagliari liste ensuite les polémiques qui ont suivi cette rencontre face à Dortmund, un signe de plus de la fragilité psychologique qui envahit le Paris Saint-Germain actuellement : "la suspension de Meunier, qui ne savait pas ce qu'il risquait, Neymar qui voulait jouer, Tuchel qui n'assume pas ses choix, le frère de Kimpembe qui insulte l’entraîneur, et les vidéos sur les réseaux sociaux de la fête d'anniversaire d'Icardi, Cavani et Di Maria". En seulement quelques jours, il faut avouer que cela fait déjà beaucoup pour un seul et même club. "Au Brésil, on se demande ce qui se passe avec cette équipe, on a l'impression d'être dans une télé-réalité", conclut Isabela Pagliari.