Avec Cristiano Ronaldo et Neymar sur la pelouse, le spectacle sera au rendez-vous lors du bouillant Real Madrid-PSG, mercredi soir en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Pourtant, les deux équipes arrivent à Santiago Bernabeu avec un certain nombre d’interrogations. Les Madrilènes, nettement distancés en championnat d’Espagne, espèrent profiter de cette double confrontation pour relancer leur saison. Les Parisiens, qui ont eux aussi fait de la C1 leur objectif prioritaire, doivent faire oublier l’humiliation de la "remontada", l’an dernier en huitième de finale face à l’autre géant espagnol, le FC Barcelone. Voici les questions qui se posent avant ce sommet tant attendu.
Quelle composition d’équipe côté Paris ?
Sauf surprise, la grande majorité du onze parisien à Madrid est d’ores et déjà connu. L’identité des latéraux et du milieu défensif constitue cependant les trois principales interrogations pour Unai Emery. Au poste d’arrière droit, Daniel Alves enchaîne les prestations décevantes depuis plusieurs semaines, notamment à Toulouse. Le vétéran brésilien, 34 ans, garde tout de même une longueur d’avance sur Thomas Meunier, à la faveur de son incomparable expérience des grands matches. A gauche, Layvin Kurzawa est incertain, victime d’une contracture à la cuisse droite la semaine passée. Mais le Français, vivement critiqué pour ses prestations jugées décevantes, devrait être remis mercredi soir et pourrait débuter, selon Le Parisien.
Mais le débat qui alimente les discussions tourne principalement autour du poste de milieu défensif. Lassana Diarra, recruté au mercato d’hiver pour pallier l’absence d’une "sentinelle" de métier, a peu joué depuis un an. "Il est juste physiquement pour jouer 90 minutes, c’est pour ça qu’il a joué 60 minutes. Mais après, on va décider s’il est prêt pour jouer au niveau dont l’équipe a besoin", a jugé son entraîneur, Unai Emery, après la rencontre à Toulouse. Malgré son état de forme (très) incertain, le Français pourrait être aligné d'entrée à la faveur de son expérience du haut niveau, lui qui a joué notamment... au Real. Si Diarra n'est finalement pas titularisé, le rôle de sentinelle pourrait alors revenir à Adrien Rabiot, souvent convaincant à ce poste mais qui n'a jamais caché sa préférence pour évoluer plus haut sur le terrain.
Le PSG va-t-il (enfin) franchir un cap ?
Le PSG a beau avoir recruté Neymar et Mbappé, sa capacité à battre les plus grandes équipes européennes reste sujette à débat. "Dans le jeu, les moyens du PSG sont à peu près similaires. Mais dans la gestion mentale, je ne suis pas sûr que pour l’instant les Parisiens soient à la hauteur", s'était demandé notre consultant Raymond Domenech au moment du tirage au sort. Edinson Cavani lui-même a déploré ce "blocage psychologique" au sein du PSG, dès lors qu’arrive la Ligue des champions. "Le mythe de la Ligue des champions génère beaucoup d’anxiété chez les supporters ou les joueurs qui arrivent à Paris", a jugé lundi l’attaquant, dans une interview au quotidien espagnol Marca.
A l’inverse, le parfum des soirées européennes a toujours enivré le Real Madrid. "Le Real est solide mentalement. C’est une équipe habituée aux confrontations de haut niveau avec une pression énorme qu’ils savent gérer. Leurs joueurs ne s’effondrent pas lors de ces matches, mais ils se subliment, comme Sergio Ramos par exemple. La différence va être mentale", avait estimé Raymond Domenech.
Le Real est-il encore en crise ?
La force de caractère des joueurs madrilènes va être mise à rude épreuve face au PSG. Le Real vit en effet une saison très compliquée, largement distancé en Liga (4e à 17 pts du FC Barcelone) et éliminé en Coupe du Roi par le modeste club de Leganes. Mais si la "Maison Blanche" a déjà perdu toute chance de remporter un trophée domestique, elle reste encore un prétendant à sa propre succession. Ces deux dernières semaines, les hommes de Zinédine Zidane ont repris leur marche en avant, avec deux larges victoires (4-1 à Valence, troisième, et 5-2 contre la Real Sociedad, le week-end dernier) et un nul (2-2 à Levante) en Liga. Cristiano Ronaldo en a également profité pour reprendre confiance, avec 7 buts sur les quatre derniers matches de championnat. Les Madrilènes restent toutefois fragiles défensivement, avec aucun "clean sheet" (aucun but encaissé) depuis cinq rencontres. Face à l’armada offensive parisienne, la moindre erreur pourrait se payer cash…
Zidane est-il en danger ?
Au Real, Zinédine Zidane est une icône. Idole en tant que joueur, entraîneur vénéré pour avoir remporté deux Ligue des champions de suite, le Français est malgré tout menacé par les résultats récents de son équipe. Lui-même l’a avoué, "le danger est là." "Aujourd'hui, oui, le danger est là, mais je ne vais pas changer", avait assuré Zizou, début janvier. "Je ne suis pas protégé par ce que j'ai réalisé comme joueur dans ce club", avait-il ajouté, conscient que son poste serait compromis en cas d’élimination dès les huitièmes de finale. Le 6 mars au soir, date du huitième de finale retour au Parc des Princes, le brouillard autour de l’avenir de Zidane pourrait bien se dissiper…