Après s’être incliné au Parc-des-Princes contre Manchester United (2-1), le PSG se déplace en Turquie mercredi pour affronter Basaksehir, pour leur deuxième match de poule en Ligue des champions. Un déplacement périlleux plus en raison du contexte diplomatique que sportif.
Surnommé le "FC Erdogan"
Istanbul Basaksehir est un jeune club qui a créé la surprise en devenant champion de Turquie cette année pour la première fois de son histoire. Le club est souvent présenté comme le jouet du Président Erdogan, grand amateur de ballon rond.
Le club porte le nom du nouveau district d’Istanbul, où il est implanté, un quartier connu pour soutenir la politique conservatrice décomplexée de Recep Tayyip Erdogan. Lui qui fut maire d’Istanbul dans les années 1990 aurait préféré mettre la main sur une des trois équipes historiques : Galatasaray, Fenerbahce ou le Besiktas. Mais Basaksehir bénéficie depuis plusieurs années du soutien financier de proches du pouvoir et a attiré des joueurs de renom comme Emmanuel Adebayor, Gaël Clichy ou Robinho.
Des proches du Président turc à la tête du club
"Le club a été acquis par un groupe privé mais ce sont des proches d’Erdogan qui ont pris la direction. C’est un club où il peut être présent sans risquer d’être contesté. Il a l’impression d’être un petit peu chez lui", explique Jean-François Polo, enseignant à Sciences-Po Rennes et fin connaisseur du football local. Lors de l’inauguration du stade il y a six ans, Recep Tayyip Erdogan avait troqué son costume politique pour une tenue de footballeur, inscrivant un triplé face à une défense particulièrement passive.
Depuis quelques jours, les relations entre la France et la Turquie sont très tendues. Recep Tayyip Erdogan s'en est de nouveau pris à Emmanuel Macron lundi, en appelant l'Union européenne à arrêter "la campagne de haine" du président français envers la communauté musulmane. La France et Emmanuel Macron sont ciblés depuis l’hommage national rendu à Samuel Paty, au cours duquel le Président français avait insisté sur l’importance du droit au blasphème.