Le rêve est à portée de main. Vainqueurs 2-0 à l'aller, les Marseillais retrouvent Salzbourg jeudi en Autriche, pour une place en finale de la Ligue Europa. Avec beaucoup de prudence, mais aussi beaucoup d'ambition. La peur de tout perdre ? "À aucun moment on y pense", jure le latéral droit de l'OM Bouna Sarr.
Marseille prudent ET confiant. Certes, les Olympiens savent bien qu'ils n'y sont pas encore, mais la perspective de jouer une finale à Lyon, le 16 mai prochain, est dans toutes les têtes. "Il faut rester humble, rien n'est fait. Si on peut amener tout le monde en France pour la finale, ce serait magnifique. Mais pour l'instant, on n'y est pas du tout", avait déjà insisté l'entraîneur Rudi Garcia, la semaine dernière dans les couloirs du stade Vélodrome.
"Droit au but". Marseille connaît en tout cas ses forces : le mental, d'abord, mais aussi l'attaque. Deux qualités qui auront leur importance jeudi soir. Car un but obligerait les Taureaux à marquer quatre fois… L'OM tentera donc d'exploiter à fond ses possibilités de contre. Pour cela, il pourra compter sur la vitesse de ses latéraux Bouna Sarr et Jordan Amavi, très bons offensivement, sur la forme de Dimitri Payet (20 passes décisives toutes compétitions confondues) et Florian Thauvin (20 buts, 16 passes) et sur la mobilité de Valère Germain. Bien que peu en verve ces temps-ci, l'ex-Monégasque, sans doute titularisé en lieu et place de Kostas Mitroglou, blessé, semble déterminé à peser.
"Quand je vois l'attitude des joueurs de Marseille, je ne suis pas inquiet", observait cette semaine l'ancienne gloire du club Franck Sauzée, à l'AFP. "J'ai vraiment l'impression qu'ils vont aller la chercher, aller au bout".
"En Ligue Europa, la fatigue ne compte pas". Un seul argument semble en réalité pouvoir faire flancher l'OM : la fatigue. Les Phocéens abordent en effet leur 58e match de la saison, un record en Europe. Contre Angers le week-end dernier (1-1), ils ont paru exténués. Mais l'entraîneur de Salzbourg, Marco Rose, l'a rappelé lui-même mercredi : "en Ligue Europa, la fatigue ne compte pas. Tous les joueurs sont si motivés que même si la fatigue se fait sentir à la fin, les deux équipes vont tout donner".
Salzbourg se trouve plus costaud. Comme les Marseillais, le technicien allemand croit dur comme fer en ses chances. L'expérience d'une "remontada" contre la Lazio Rome en quarts (2-4/4-1) y est pour beaucoup. Son défenseur André Ramalho a également "confiance, contre Dortmund (2-1/0-0 en huitièmes) aussi c'était difficile, et on a maîtrisé la situation", s'est souvenu le Brésilien. "C'est peut-être sur le plan physique que se fera la différence et, dans ce domaine, nous sommes plus forts. À l'aller, ce fut flagrant", a aussi évoqué l'entraîneur de Salzbourg, qui compte sur le public autrichien pour renverser la tendance.
Deux publics galvanisants. "30.000 spectateurs seront derrière nous. L'atmosphère était extraordinaire au Vélodrome, on a savouré. Nous avons moins de spectateurs dans notre stade mais ils savent nous soutenir eux aussi !". Et "plus dignement", a tenu à ajouter le milieu de terrain Xaver Schlager, qui se souvient encore des doigts d'honneur du public marseillais à l'aller. "On aurait dit que le Marseillais type n'est né qu'avec un seul doigt", déplorait à ce propos Marco Rose. Le club autrichien est en tout cas invaincu depuis 38 matches à la Red Bull Arena, où il avait d'ailleurs battu l'OM, en phase de groupes (1-0).
Les Marseillais, malgré quelques difficultés à l'extérieur dans cette Ligue Europa (quatre défaites, trois nuls et une victoire à Bilbao), auront certainement eux aussi leurs supporters dans un coin de leur tête. Mercredi, au moment du départ des joueurs de l'OM pour l'Autriche, ils étaient près d'un millier à leur faire une haie d'honneur. Difficile d'avoir peur avec un tel soutien.