Deux fois devant et deux fois repris en moins de cinq minutes : toujours malade, l'OM n'arrive plus à gagner et a encore une fois dû se contenter d'un match nul (2-2) jeudi à Hambourg face au Shakhtar Donetsk en barrage aller de Ligue Europa.
"Une crise de résultats, mais pas une crise de jeu"
Comment l'OM s'y est-il pris pour laisser échapper cette victoire ? À la 90e minute pourtant, Iliman Ndiaye avait repris un bon centre de Pierre-Emerick Aubameyang pour marquer le deuxième but, qui devait sceller le premier succès marseillais depuis deux mois, si l'on exclut celui obtenu en Coupe de France contre Thionville, équipe de N3. Tous les Marseillais sont partis fêter ça au pied du parcage où plus d'un millier de leurs supporters étaient réunis et une vraie réconciliation, alors, semblait possible.
Mais c'est comme si l'OM aimantait les matchs nuls (six sur les huit derniers matchs toutes compétitions confondues) puisque moins de trois minutes plus tard, ils laissaient Oleksandr Zubkov centrer sur la tête d'Eguinaldo (2-2, 90+3) pour voir une victoire s'envoler, une de plus, comme vendredi dernier contre Metz (1-1). On a alors vu Gennaro Gattuso enlever sa veste de rage, la mettre en boule et se retenir, au tout dernier moment, de la balancer sur son banc ou ailleurs.
Le comble pour le technicien italien, c'est qu'il venait avec l'entrée de Bamo Meïté de repasser, pour défendre son avantage, à un système à cinq défenseurs, dont il a redit mercredi tout le mal qu'il pensait. Lors de la même conférence de presse, Gennaro Gattuso avait aussi assuré que l'OM traversait "une crise de résultats, mais pas une crise de jeu".
Terrible première période
La question reste ouverte, car si la deuxième période, marquée aussi par l'ouverture du score d'Aubameyang au bout d'une jolie action initiée par Luis Henrique et relayée par Jonathan Clauss (1-0, 64e), a offert quelques passages encourageants, elle a aussi livré son lot de moments inquiétants. C'est notamment le cas de l'égalisation du Shakhtar, offerte à Artem Bondarenko par Clauss sur un dégagement totalement raté (1-1, 67e).
Surtout, les 45 premières minutes avaient été terribles, avec un OM jouant sans rythme et sans ligne directrice identifiable, avec un déchet technique par moments affolant, y compris chez les joueurs les plus fins, comme Amine Harit, en souffrance. Mais le Marocain n'était pas le seul à blâmer. À droite, Luis Henrique était perdu et Faris Moumbagna a essuyé quelques hurlements venus de la zone technique de Gennaro Gattuso.
Face à cet OM sans confiance, il y avait un Shakhtar sans rythme, les Ukrainiens n'ayant pas joué de match officiel depuis mi-décembre et la fin de la phase de poules de Ligue des Champions. Sans surprise, cela a abouti à 45 minutes sans occasions franches, notamment côté marseillais, avec en tout et pour tout un contre prometteur, mais mal conclu, avec un tir contré d'Aubameyang en bout de chaîne (42e).
La suite a donc été beaucoup plus animée, avec les buts inscrits et quelques autres occasions comme motifs d'espoir. Le match retour, la semaine prochaine à Marseille, reste également ouvert et Marseille peut donc encore rêver à un joli parcours européen. Mais ses défauts perdurent et son incapacité à tuer les matchs et à s'imposer vraiment devient problématique. Pour les Marseillais, la prochaine occasion de se débarrasser de cette mauvaise habitude sera dimanche à Brest, une équipe qui occupe en L1 la quatrième place dont ils rêvent.