L'air du printemps inspire Dimitri Payet. Le meneur de jeu de l’OM a encore une fois été étincelant, jeudi soir, lors de la victoire de son équipe contre le RB Salzbourg (2-0) en demi-finales aller de la Ligue Europa. Avec deux passes décisives, le Réunionnais a parfaitement mis sur orbite ses coéquipiers, en très bonne position pour rejoindre la finale, avant le match retour en Autriche, jeudi prochain. Sur la lancée de ses récentes performances, Payet se présente désormais comme un très sérieux candidat à une place dans la liste des 23 pour le Mondial en Russie, cet été, avec l’équipe de France.
Critiqué en début de saison. Le retour en grâce de Dimitri Payet épouse presque parfaitement la trajectoire de son équipe. Peu de monde aurait parié sur l’OM et sur son meneur de jeu en septembre dernier, quand le club phocéen s’enfonçait dans la crise après deux cinglantes défaites à Monaco (6-1) et contre Rennes (3-1). L’ancien joueur de West Ham, en manque de rythme et incapable de peser dans le jeu, était alors la cible (à juste titre) de virulentes critiques. À ce moment-là, les objectifs d’une finale de Ligue Europa et d’une convocation en équipe de France pour le Mondial apparaissaient comme de doux rêves.
L’Europe comme thérapie. L’OM, comme Payet, a pourtant repris des couleurs avec l’arrivée du printemps. Pour les deux parties, qui avaient lié à nouveau leur destin à l’hiver 2017 avec un transfert retentissant de plus de 30 millions d’euros, la rédemption est passée par la Ligue Europa. Contre l’Athletic Bilbao d’abord, avec un but à l’aller et au retour en huitièmes de finale. Puis en quarts de finale, avec un nouveau but et une prestation sublime lors de l’homérique qualification contre le RB Leipzig (5-2 au retour, 0-1 à l'aller) au stade Vélodrome. Et, enfin, deux passes décisives jeudi soir contre Salzbourg (2-0). Ces dernières semaines, Payet a également enchaîné les performances de premier plan en Ligue 1, avec 3 buts (sur 5 au total sur la saison) et 9 passes décisives (sur 12 au total) depuis janvier.
Il fait le trou sur la concurrence. Du coup, son nom revient avec insistance pour une place dans les 23 de Didier Deschamps. Une candidature d’autant plus crédible que ses concurrents marquent le pas. Anthony Martial n’en finit pas de traîner son spleen à Manchester United, Thomas Lemar a clairement baissé de pied avec Monaco alors que Kingsley Coman, blessé, ne devrait pas revenir à la compétition avant début mai. Payet, 31 ans, bénéficie également d’une plus grande expérience internationale (37 sélections, 8 buts) que ses jeunes compatriotes. Enfin, et c’est loin d’être anecdotique, Didier Deschamps n’a sans doute pas oublié son excellent Euro 2016. Payet, plus sélectionné depuis octobre 2017, n’a semble-t-il jamais été aussi proche de faire son retour chez les Bleus.