Jaune, vert, blanc ou à pois, les maillots distinctifs du Tour de France suscitent chaque année la curiosité des téléspectateurs de la Grande Boucle. Quatre maillots qui démarquent des cyclistes qui se sont distingués au fur et à mesure de l'avancée de la course et dont les origines sont multiples. Choix des couleurs, années d'instauration, influences des sponsors : voici tout ce que vous devez savoir à propos de ces maillots distinctifs.
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Le maillot jaune, de la couleur d'un journal
C'est le maillot principal du Tour de France. Véritable symbole de la Grande Boucle puisque synonyme de leader du classement général, le maillot jaune suscite la convoitise de toutes les équipes engagées sur l'événement. Mais, créé en 1903, le Tour de France n'a pas toujours célébré son vainqueur final en jaune. Ce n'est qu'en 1919 que le choix de cette couleur a été décidé, en référence à la couleur des pages du journal L'Auto, fondateur du Tour de France et ancêtre du quotidien L'Équipe.
Le premier porteur de ce maillot était un Français en la personne d'Eugène Christophe. C'est le 19 juillet 1919, à Grenoble et au départ de la 11e étape, que le cycliste français entre dans l'histoire de la Grande Boucle en endossant le tout premier maillot jaune de l'histoire de la plus grande course de cyclisme du monde. Ce maillot de leader aurait dû être instauré quatre jours plus tôt, le 15 juillet, lors de l'étape Marseille-Nice, mais la tunique n'était pas encore confectionnée.
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Maillot à pois, un hommage à "P'tits pois"
Aux côtés du maillot jaune, un autre t-shirt se distingue notamment lors des étapes de montagne. Le maillot à pois, reconnaissable par sa couleur blanchâtre ornée de petits points rouges. Cible des coureurs spécialisés dans l'ascension des cols, il récompense le meilleur grimpeur de l'ensemble des étapes de la Grande Boucle. Considéré comme le maillot "chouchou des Français" depuis les exploits de Richard Virenque qui l'a remporté à sept reprises, il n'existe que depuis 1975.
Auparavant, les organisateurs de Tour de France remettaient "Le Grand Prix de la Montagne", lequel récompensait aussi le meilleur grimpeur de la course. Le nouveau design de ce maillot, comme nous le connaissons aujourd'hui, a été instauré par le directeur du Tour des années 1970, Henri Desgrande, qui avait décidé de rendre au hommage à Henri Lemoine, un ancien coureur des années 30 surnommé "P'tits pois". Les sponsors de ce maillot a régulièrement changé, passant de Champion, à Carrefour puis à E.Leclerc depuis 2019.
Maillot vert, de la couleur d'une marque de jardinage
Autre t-shirt disputé par les coureurs spécialisés dans le sprint, le maillot vert. Instauré en 1953 à l'occasion des 50 ans du Tour de France, il récompense chaque année le leader du classement par points qui sont gagnés lors des sprints intermédiaires ou bien à la fin de certaines étapes. Ce maillot doit sa couleur à son premier sponsor qui était À La Belle Jardinière, une enseigne spécialisée dans la confection de vêtements de "prêt-à-porter" destinés à une clientèle aux revenus modestes. Ce maillot est ainsi visé par les coureurs explosifs et rapides sur les courtes distances à l'instar du Slovaque Peter Sagan, lequel s'est adjugé à sept reprises la tunique verte.
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Maillot blanc, le meilleur jeune
Le maillot distingue le meilleur jeune du Tour, c'est-à-dire le meilleur coureur de moins de 25 ans ou moins au classement général. Créé en 1975, il a été supprimé durant dix ans, entre 1989 et 1999, avant d'être réintroduit à partir de 2000. Une autre tunique blanche existait avant ce maillot blanc. Cette dernière récompensait le premier au classement du combiné classement général, classement de la montagne et classement par points.
Mais ce t-shirt a donc pris une autre signification en 1975 avec la création du "Grand Prix des Jeunes". Une appellation désormais remplacée par le nom "Souvenir Fabio Casartelli", en hommage au coureur italien décédé pendant le Tour de France 1995.
Un dernier maillot, plus récent cette fois-ci, vise à récompenser les "attaquants". Attribué à la fin de chaque course, il distingue les coureurs qui ont animé l'étape du jour à travers des attaques ou des échappées. Un prix de la combativité avait été créé en 1952 mais ce n'est qu'à partir de 1956 que la récompense de "super-combatif" a été instaurée. Eddy Merckx a remporté ce dossard à quatre reprises. Depuis 1981, aucun cycliste ayant glané cette récompense n'a remporté le classement général du Tour de France.