La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Lundi, le PSG pouvait s’estimer heureux d’avoir hérité de Manchester United, en pleine crise sportive, lors du tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue des champions. Mais cette double confrontation a peut-être basculé dès le lendemain, mardi, avec l’annonce du départ de José Mourinho, en poste depuis 2016. L’iconique manager portugais, surnommé le "Special One", n’en finissait plus d’irriter les fans et les observateurs des "Red Devils", agacés par sa communication, son jeu défensif et ses rapports conflictuels avec ses stars, Paul Pogba en tête. Pour le remplacer, un entraîneur intérimaire devrait être nommé jusqu’à la fin de la saison (les médias anglais évoquent la piste de l’ancien buteur norvégien du club, Ole Gunnar Solskjaer, ou l’ancien milieu de terrain Michael Carrick), avec pour mission de relancer Manchester United, décevant 6e de Premier League. Et de redevenir, d’ici deux mois, une équipe capable de rivaliser avec le PSG.
Des joueurs libérés ? Le départ de José Mourinho a sans doute été accueilli avec soulagement par une partie du vestiaire de Manchester United, notamment par la star Paul Pogba. Depuis plusieurs mois, l’entraîneur portugais entretenait une relation orageuse avec le champion du monde français, au point de le déchoir de son statut de vice-capitaine fin septembre, et de le laisser sur le banc des remplaçants lors des deux derniers matches de Premier League. Le Chilien Alexis Sanchez, devenu l’ombre du génial attaquant qu’il était à Arsenal, ou Anthony Martial, souvent tancé ces dernières années, ont eux aussi subi les foudres du caractériel "Special One". Débarrassés de l’ombre pesante de Mourinho, ces trois joueurs sauront-ils revenir à leur meilleur niveau d’ici les huitièmes de finale ? Paul Pogba, étincelant avec les Bleus cet été, en a assurément les moyens.
Paul Pogba a laissé pendant 5 minutes ces 2 publications après le licenciement de José Mourinho. pic.twitter.com/I5rvOH5NIf
— SportLive24/24™ (@JounalSport) 18 décembre 2018
Un collectif qui peut émerger. En plus de se mettre à dos son vestiaire, José Mourinho s’était attiré des critiques presque unanimes sur la qualité du jeu développée par son équipe, jugée défensive à l’extrême et ennuyeuse. "Ces performances sont les pires que j’ai vues depuis 25 ans à United", avait lancé l’ancien défenseur d’Arsenal Martin Keown sur la BBC, avant la défaite contre Liverpool dimanche dernier (3-1). Car Manchester n’est pas un club comme un autre. Les "Red Devils", détenteurs du record de titres en Premier League (20) et triples vainqueurs de la Ligue des champions, ont forgé leur réputation par un style de jeu offensif, notamment lors de la période dorée avec Sir Alex Ferguson (1986-2013). Mais Manchester United peut-il redevenir le grand club qu’il était en seulement deux mois ?
Les exemples de Chelsea et du Real. Le PSG serait bien inspiré de ne pas sous-estimer la capacité de réaction des "Red Devils". Ces dernières années, d’autres grands clubs en crise ont réussi à rebondir de manière spectaculaire en Ligue des champions. En 2012, Chelsea s’était séparé de son entraîneur, le Portugais André Villas-Boas, remplacé par l’Italien Roberto Di Matteo. Quelques mois plus tard, les "Blues" remportaient la C1 à la surprise générale, battant en finale le Bayern Munich (1-1, 4 t.a.b à 3). Le Real Madrid a connu un parcours similaire en 2016, avec l’arrivée de Zinédine Zidane sur le banc en janvier à la place de Rafael Benitez, après un début de saison chaotique. En mai de la même année, le coach français remportait la première de ses trois Ligue des champions consécutives. Le nom de "Zizou" revient d’ailleurs avec insistance pour prendre en main les "Red Devils", mais seulement en juin prochain. D’ici là, le PSG ne devrait pas croiser la route de celui qui les a éliminés l’an passé avec le Real, en huitièmes de finale de la C1…