Le Français Ugo Humbert (26e joueur mondial), dernier Français encore en lice au Masters 1000 de Paris, a été éliminé au deuxième tour par l'Allemand Alexander Zverev (9e) 6-4, 6-7 (7/3), 7-6 (7-5) après un match fou et 3 h 29 minutes de jeu.
Un bilan historiquement bas pour le tennis français
Le tennis français signe un bilan historiquement bas dans la salle parisienne, avec un seul représentant au 2e tour pour la première fois et aucun en 8e pour la deuxième fois seulement depuis 1990. La défaite d'Humbert s'ajoute donc aux échecs des espoirs Arthur Fils et Luca Van Assche, d'Adrian Mannarino, de Richard Gasquet malgré trois balles de match, Benjamin Bonzi, Alexandre Muller et Gaël Monfils, qui a lui obtenu une balle de match.
Le Français a pourtant bien démarré, bien lancé notamment grâce à une très bonne première balle, face à un adversaire qui a alterné le bon et le moins bon jusqu'au milieu de la manche. Il s'est même procuré neuf balles de break dans la première manche sur quatre jeux de service différents, mais, incapable de trouver la faille, il a laissé l'Allemand, un petit peu plus réaliste (une balle de break convertie sur six), s'adjuger la première manche 6-4 en 66 minutes.
Au début du deuxième set, la physionomie du match a semblé identique, le Français ne parvenant toujours pas à s'emparer de la mise en jeu de son adversaire sur deux nouvelles opportunités, et laissant Zverev le lui prendre à 2-2 sur un jeu de service bien mal maîtrisé. Mais un déclic s'est produit à 5-4 au moment où Zverev, qui paraissait jusque-là beaucoup plus serein dans la deuxième manche, servait pour le match et était tout proche de renvoyer Humbert au vestiaire.
Un troisième set irrespirable
C'est ce moment précis, porté par une ambiance électrique, que le Français a choisi pour convertir la première de ses douze balles de break pour revenir à hauteur de son adversaire et le pousser jusqu'au tie-break.
Beaucoup plus serein grâce à une première balle retrouvée et à une bonne longueur, il a remporté un jeu décisif maîtrisé 7-6 (7/3) pour s'offrir une troisième manche inespérée. Et on a longtemps cru que la suite de la rencontre appartenait à ces soirées folles dont Bercy a le secret, devant une troisième manche irrespirable et dans laquelle Humbert est d'abord passé en tête en s'offrant le service de l'Allemand à 2-2. Tous ont aussi retenu leur souffle face au debreak du N.9 mondial à 4-3, obtenu après cinq opportunités, alors que les deux joueurs ont paru sur un fil physiquement après tant d'efforts.
Dans un nouveau tie-break, c'est le Français, le regard noir et le point rageur, qui a d'abord pris le meilleur jusque 5-2. Mais l'Allemand, grâce à des retours bien pensés et un service lourd, s'est imposé 7-6 (7/5) et a privé les 15.000 spectateurs d'une longue joie collective et tricolore. "Ce qui me rend le plus triste c'est de ne pas avoir pu donner la victoire à tous ceux qui m'ont soutenu. Ils m'ont poussé jusqu'au bout et c'est le regret que j'ai", a déclaré le Français en conférence de presse.
La saison reste prometteuse pour Humbert
La saison reste prometteuse pour le Lorrain, assuré de redevenir N.1 Français la semaine prochaine, et qui disputera le tournoi de Metz la semaine prochaine, espérant poursuivre la bonne dynamique enclenchée à l'automne (quart de finale à Pékin et au Masters 1000 de Shanghai, puis demi-finale à Bâle la semaine dernière). "Ça s'est joué à trois fois rien, je crois au process, je dois continuer ce que je fais de bien, continuer dans le même état d'esprit, je suis sûr que cela va me sourire un jour ou l'autre", a-t-il dit.
L'Allemand, récemment condamné par le tribunal d'instance de Berlin à une amende de 450.000 euros pour violences conjugales, rencontrera en huitièmes le Grec Stefanos Tsitsipas (6e), vainqueur plus tôt dans la journée du Canadien Félix Auger-Aliassime (19e) en deux manches.