Après dix ans de voyage et une odyssée européenne faite de hauts (à Manchester City et à la Juve) mais aussi de bas (à Manchester United), Carlos Tévez, véritable Ulysse argentin du foot moderne, retourne chez lui, dans son club de cœur. Lundi, celui qu'on surnomme "l'Apache" en référence à son enfance passée dans à Fuerte Apache, l'un des quartiers les plus mal famés de Buenos Aires, a donc été présenté aux supporters de Boca Juniors, le club des classes populaires de la capitale argentine.
Retrouvailles et premier amour. Acheté 6,5 millions d'euros à la Juventus de Turin d'où il part la tête haute après deux Scudetti et une finale de Ligue des champions perdue contre le FC Barcelone, Carlos Tévez renoue avec son premier amour, le club où il avait évolué entre 2001 et 2004. Et force est de constater qu'il a immédiatement retrouvé une place de choix dans le cœur du public, comme en témoigne l'immense ferveur qui a gagné la Bombonera où 45.000 supporters étaient venus célébrer le retour de leur star.
Héritier de Maradona et Riquelme. Carlos Tévez portera le maillot frappé du numéro 10, une institution dans ce club puisqu'il a été porté auparavant par deux des plus grands joueurs de l'histoire argentine, "El pibe de oro" Diego Maradona et, plus récemment, Juan Roman Riquelme. Un honneur dont a bien conscience Carlos Tévez, qualifiant Riquelme "d'un des plus grands joueurs du club". "Je ne suis pas ici pour faire mieux que lui, je suis ici pour écrire ma propre histoire", a-t-il conclu, respectueux du glorieux passé de Boca Juniors.
Un hommage du "Pibe de oro". Le retour de Carlos Tévez a été salué par l'autre légende du club, Diego Maradona, qui a salué la décision du troisième meilleur buteur de Serie A la saison passée. "Les supporters peuvent remercier Tévez, l'Atletico Madrid (qui voulait le recruter, Ndlr) lui a mis un chèque dans la main et il a répondu : 'Je veux rentrer à Buenos Aires'. C'est beau", s'est enthousiasmé l'ancien meneur argentin.
Un River Plate vintage et clinquant. Outre le retour de Carlos Tévez, le championnat argentin peut s'enorgueillir du retour d'autres anciennes gloires, venues renforcer le grand ennemi de Boca Juniors, River Plate. L'ancien barcelonais Javier Saviola, l'ex-marseillais Lucho Gonzales, l'ancien sévillan Pablo Aimar sur le terrain et Marcelo Gallardo sur le banc donnent une touche aussi clinquante que vintage à un championnat en perte de vitesse ces dernières saisons.
Baroud d'honneur pour l'Apache. Nul doute que Carlos Tévez aura à cœur de remporter le derby contre River et ses gloires vieillissantes. Et de garnir à nouveau l'armoire à trophées de Boca Juniors d'une septième Copa Libertadores, qu'il avait déjà gagnée avec le maillot mauve et jaune sur les épaules. C'était en 2003, avant son odyssée européenne. Presque une éternité. Sauf qu'aujourd'hui, l'Apache est de retour plus fort encore, et ne ratera pas l'occasion de briller une dernière fois avec son club de cœur.