Il est l'un des joyaux les plus précieux de la Couronne. Raheem Sterling, 20 ans et déjà 16 sélections avec l'équipe d'Angleterre, était l'objet de toutes les convoitises à l'ouverture de ce mercato. Performant sur les deux dernières saisons sous le maillot de Liverpool, le jeune ailier était visé tout spécialement par l'un des plus riches clubs de Premier League : le Manchester City de l'emirati Khaldoon Al Mubarak.
Un transfert au niveau de celui de Zidane. Fort de ses pétrodollars, mais surtout de la manne financière incomparable des droits télés anglais (116 millions d'euros pour la saison 2013-2014, un chiffre en croissance exponentielle depuis), les Citizens ont donc acheté la pépite de la Mersey pour la modique somme de 68 millions d'euros ! Soit quasiment le montant du transfert de Zidane au Real Madrid, acheté 75 millions en 2001. Sauf que le milieu français était alors au sommet de sa carrière et pouvait se targuer d'un CV bien fourni, avec une Coupe du monde, un Euro et un Ballon d'or. Sterling, lui, facture 23 buts en 129 matches pour un palmarès encore vierge.
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— Manchester City WFC (@MCWFC) 14 Juillet 2015
Un choix risqué. Autre temps, autre mœurs, comme l'explique le journaliste britannique John Palfrey spécialiste de la Premier League au micro d'Europe 1 : "En Angleterre aujourd'hui, ce n'est pas tant la somme investie qui choque que le choix de cibler un joueur aussi jeune et réputé peu facile à gérer. Raheem Sterling n'a pas encore montré grand chose (il a été élu meilleur jeune d'Europe par le journal italien TuttoSport en 2014 et été désigné deux fois joueur de l'année à Liverpool, Ndlr), et surtout, il a été d'une indélicatesse absolue avec son club formateur. L'argent ne choque pas de ce côté-ci de la Manche, il faut se rappeler que grâce aux droits télé, mais aussi la billetterie et le merchandising, les clubs anglais son extrêmement riches !".
Un nouveau Balotelli ? Habitué à ce genre de recrutement clinquant, Manchester City fait donc un pari qu'il a déjà perdu par le passé. Investir de grandes sommes d'argent sur un joueur aussi prometteur qu'instable, un choix que ne cautionne pas John Palfrey : "Est-ce qu'il va supporter la pression de l'investissement qui a été placé sur lui ? L'avenir nous le dira. Malheureusement, City a une longue histoire de talents très forts avec des egos qui n'ont pas percé à la manière de Balotelli ou Tévez…" Charge désormais au jeune international anglais de faire mentir les observateurs.