Trois mois et demi après sa défaite expéditive contre Jon Jones, le combattant de MMA françaisCiryl Gane reconnaît s'être "remis en question" et se projette désormais vers son prochain combat prévu contre Serghei Spivac lors de la venue de l'UFC à Paris en septembre.
Journaliste : Comment avez-vous digéré la défaite contre Jon Jones ?
Ciryl Gane : "À chaud, je l'ai vécue comme un petit cauchemar. Je me suis dit non, c'est pas possible, c'est pas fini… Je suis resté assis dans la cage pendant cinq minutes. J'étais très énervé derrière, parce que tu t'entraînes, tu fais déplacer des gens, tu prends du temps aux gens. Dans ma tête, je me dis : 'Wow, j'ai fait bouger autant de monde pour donner ça, c'est pas possible'. Donc j'étais très énervé contre moi-même, de ne pas avoir donné l'adversité que j'aurais pu apporter lors de ce combat-là."
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Journaliste : Y a-t-il eu une remise en question de votre part ?
Ciryl Gane : Oui, il y a eu de la remise en question. On s'est beaucoup posé la question : 'Qu'est-ce qui s'est passé?' (…) On a analysé. Mais même avant analyse, je savais déjà très bien ce qui s'était passé. J'ai la chance de pouvoir gérer mes émotions et d'être très conscient de ce qui se passe le jour du combat. Donc je me rappelle exactement ce qui s'est passé, action après action. Et voilà, on s'est fait avoir."
Journaliste : Que pouvez-vous nous dire de Serghei Spivak, votre prochain adversaire ?
Ciryl Gane : "C'est un combattant dangereux, un peu sous-estimé je pense, parce qu'il n'a pas une grosse communauté sur les réseaux, parce qu'il n'a pas une grande hype. Il n'est pas forcément spectaculaire, sa façon de combattre n'est pas forcément belle à voir, etc. Mais c'est très efficace. C'est ce qu'on demande dans ce sport, c'est d'être efficace et il l'est, il est complet. Donc on va bien se préparer, on le prend très, très au sérieux."
Journaliste : Il est actuellement numéro 8 de la catégorie, alors que vous êtes numéro 1. Espériez-vous un adversaire mieux classé ?
Ciryl Gane : "Ce qu'on veut à chaque fois dans le MMA, c'est de 'jumper' un peu vers l'avant. Malheureusement, il y a (le champion) Jon Jones et ensuite il y a moi, donc affronter quelqu'un devant moi, c'est impossible. Donc peu importe, est-ce que j'aurais préféré quelqu'un d'autre? Non, pas spécialement. Ce n'est pas une question que je me pose. On me demande souvent: 'Qui voudrais-tu pour ton prochain combat ?' Je n'ai jamais de bonne réponse à apporter. Le tout, c'est d'accomplir ma mission, peu importe qui est devant moi."
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Journaliste : Pour ce combat le 2 septembre, vous allez retrouver le public de Bercy. Quel souvenir gardez-vous du premier UFC Paris l'an dernier ?
Cyril Gane : "Superbe souvenir, mémorable. Je dirais même: meilleur souvenir de ma carrière sportive. On avait de grosses attentes, on ne savait pas trop, on me posait souvent la question: 'Comment tu penses que sera cet événement ? Le public français ? Etc'. Je disais : 'Je ne sais pas mais j'espère que ce sera incroyable'. Et ça a été au-delà de ce que j'espérais. C'était vraiment mémorable. La Marseillaise qui a été chantée comme s'il y avait une seule personne. Et puis le scénario de mon combat, tous les Français qui ont gagné sur la carte… C'était vraiment parfait."
Journaliste : À quoi peut-on s'attendre pour la deuxième édition ?
Cyril Gane : "Ça va être dur de faire aussi bien, mais si on y arrive, c'est magnifique. Faire mieux, je sais que c'est impossible. Ce qui m'a vraiment touché, c'était l'union du public. Beaucoup de gens ont ressenti ça. J'ai eu beaucoup de retours de gens qui me disaient que la dernière fois qu'ils avaient vécu ça sportivement, c'était en 98. Beaucoup d'amis qui m'ont dit ça pour te dire à quel point ils ont été émus. C'était très émouvant."