La fête est finie, le bleu de chauffe est de sortie. Après quatre mois sans jouer, l’équipe de France retrouve les terrains pour son premier match des éliminatoires à l’Euro 2020, vendredi soir à Chisinau, sur la pelouse de la modeste Moldavie. Les Bleus, qui affronteront pour la première fois l'actuelle 170e nation au classement Fifa, entament un nouveau cycle avec une série de dix rencontres en phase aller-retour, dans un groupe largement à leur portée (Andorre, Albanie, Moldavie, Islande et Turquie). Pour cette nouvelle aventure, Didier Deschamps est resté fidèle à sa méthode : conserver sa confiance à une grande partie des champions du monde (16 sur 23) et à des habitués du groupe France.
La prime à la logique de groupe
Le sélectionneur des Bleus l’a assuré en conférence de presse : "le groupe est ouvert." Didier Deschamps a tout de même privilégié la continuité en convoquant 16 des 23 champions du monde, ainsi que des fidèles "soldats" comme le milieu Moussa Sissoko. "C’est dans l’état d’esprit de Deschamps. La fidélité a payé, à l’image d’un Sissoko ou d’un (Olivier) Giroud. Il connaît ces garçons-là, leurs qualités, leurs défauts, ce qu’ils apportent au groupe. Sissoko est titulaire en ce moment à Tottenham, sa sélection n’est pas illogique", estime notre consultant Alain Roche.
Le débat concerne davantage le poste de défenseur central. Clément Lenglet, titulaire et impressionnant avec le FC Barcelone depuis le début de la saison, tout comme Aymeric Laporte à Manchester City, n’ont toujours pas été convoqués par Didier Deschamps. "Dans ma logique, l'expérience, le vécu, ont un poids important pour maîtriser l'événement", s’est justifié Didier Deschamps. "(Kurt) Zouma est une surprise pour moi. Je pensais qu'il allait faire appel à Lenglet, qui est dans une très bonne phase. J’aurais aimé le voir, surtout que c’était peut-être le moment de le faire contre la Moldavie", regrette Alain Roche. "Mais c’est toujours pareil, c’est une cohérence de groupe. C’est parfois plus important que les qualités techniques. Peut-être que dans quelques mois, si Lenglet reste à ce niveau, il sera convoqué".
Les "revenants" et les arrières droit jouent gros
D’autres joueurs, comme le latéral gauche Layvin Kurzawa, plus convoqué depuis novembre 2017, effectuent leur grand retour et joueront gros en Moldavie, puis trois jours plus tard face à l’Islande au Stade de France. "Kurzawa profite des blessures de Lucas Hernandez et des deux Mendy (Benjamin et Ferland). Et puis Didier Deschamps n’a pas beaucoup de solutions à ce poste. Il est un peu là par défaut", analyse Alain Roche. De retour lui aussi, Kingsley Coman, convaincant avec le Bayern Munich malgré de nombreuses blessures, pourrait lui aussi en profiter pour retrouver durablement les Bleus.
Les arrières droit Benjamin Pavard et Djibril Sidibé, présents lors de ce rassemblement malgré leurs difficultés en clubs, ont, eux, beaucoup à jouer. "Il n’y a pas de gratitude comme on a pu le dire, ou de passe-droits. Les champions du monde ont un vécu commun, mais ce n’est pas pour ça qu’ils ont des garanties", a prévenu Didier Deschamps. Même si ce n’est "que" la Moldavie en face vendredi soir, "DD" ne devrait pas faire de cadeaux.
Qualifications, mode d'emploi. Les Bleus, qui n'ont pas réussi à terminer premiers de leur groupe de Ligue des nations (derrière les Pays-Bas), joueront leur qualification pour l'Euro dans le groupe H, avec l'Islande, la Turquie, l'Albanie, la Moldavie et l'Andorre. Les deux premiers de ce groupe, a priori largement à la portée des champions du monde, seront qualifiés.