L'Équipe de France, requinquée par l'arrivée d'Hervé Renard mais diminuée par de nombreuses blessures, a manqué son début de Coupe du Monde après un triste match nul (0-0) contre la Jamaïque, faux départ sur la route d'un premier titre international espéré.
À l'heure du déjeuner en France, en pleine soirée pluvieuse en Australie, l'entrée en lice des Bleues a été rude. Comme plusieurs équipes favorites, elles ont eu du mal à briller devant les 39.000 spectateurs du tout neuf et impressionnant Sydney Football Stadium.
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Avec ce nul, elles n'ont pas pu prendre la tête du groupe F, avant Panama - Brésil et surtout avant le choc contre Brésil le 29 juillet à Brisbane (12h00 heure française). Malgré le décalage horaire et le faible intérêt médiatique, les Bleues ont été tout de même encouragées par plusieurs personnalités : "Montrez-leur que nous sommes la France", a lancé le président Emmanuel Macron sur Twitter, tout comme la star française Kylian Mbappé, qui s'est fendu d'un "Allez les Bleues" sur Instagram.
Le premier grand match de l'ère Hervé Renard, charismatique sélectionneur arrivé au printemps, en costume noir, chemise blanche sur le banc, a mis longtemps à s'emballer. Car le début de match a été compliqué tant les Bleues, évoluant dans un nouveau 4-4-2, ont été inexistantes et la défense, dont la nouvelle charnière Wendie Renard-Estelle Cascarino, a été malmenée par le physique des Reggae Girls et les accélérations de la star Khadija Shaw, exclue en fin de match après une deuxième faute sur Wendie Renard.
Souvent à contre-temps
Devant, les Françaises ont été longtemps à contre-temps dans le jeu, sans aucune construction ni justesse technique. Parfois même à la limite du ridicule, sur des relances dévissées. Pourtant peu en réussite, elles ont continué d'insister sur le côté droit, avec la jeune Maëlle Lakrar et Clara Matéo. Et il a fallu attendre plus d'une demi-heure de jeu pour voir une première action bien ficelée des Bleues, encouragée par quelques "Allez les Bleus", entendus dans les travées par une poignée de supporters français.
Kady Diani, servie par Matéo après une combinaison avec Amel Majri, a déclenché un tir à ras de terre, poussant la gardienne Rebecca Spencer à plonger sur sa gauche (36e). Puis c'est la gardienne française Pauline Peyraud-Magnin qui s'est illustrée. Elle s'est parfaitement détendue sur un coup franc surpuissant de la star jamaïcaine Shaw (41e), juste quelques instants après un carton jaune pour un contact jugé trop rude sur Sakina Karchaoui.
Juste avant la mi-temps, le pied gauche d'Amel Majri a failli surprendre Spencer (45+4), tout comme une frappe de Diani, frôlant le poteau jamaïcain (45+5).
Barre à la 90e
La France a commencé son Mondial diminuée par de nombreuses blessures, dont celles récentes de deux titulaires, Selma Bacha et Elisa De Almeida. La première, sur la feuille de match dimanche et vue à l'échauffement d'avant match, s'est tordue la cheville gauche à la fin du dernier match de préparation contre l'Australie, une défaite 1-0 le 14 juillet, et ne reviendra probablement que pour le Brésil. La seconde, elle, est diminuée par un "coup au mollet" et était forfait contre la Jamaïque.
Au retour des vestiaires, les Bleues ont mieux maitrisé le ballon et le jeu, avec quelques belles constructions. Elles ont enchainé les distributions de ballons devant le but des Jamaïcaines, moins impressionnantes en seconde période.
La jeune défenseure Maëlle Lakrar a failli libérer la route des Bleues dans ce Mondial, en toute fin de match : sur un corner de Kenza Dali, le ballon, touché entre son épaule et sa tête, passe au-dessus du but (88e). Puis, une tête de Kady Diani a touché la barre puis le poteau (90e). Sans rentrer...
L'objectif affiché des demi-finales, comme en 2011, semble encore très loin, au regard de ce match inaugural, sans réelles combinaisons et rythme. Et il faudra plus de justesses techniques, de construction et d'impacts physiques pour briser le fameux plafond de verre du quart de finale dans un Mondial.