Mondial de hand : privés de Nikola Karabatic, les Bleus ont de la réserve

Les Bleus entrent en lice ce vendredi contre le Brésil à 20h30.
Les Bleus entrent en lice ce vendredi contre le Brésil à 20h30. © Andrej ISAKOVIC / AFP
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L'équipe de France démarre son Mondial vendredi contre le Brésil (20h30). Sans son maître à jouer, mais avec un groupe sans doute assez solide pour supporter son absence.

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… À moins que les Bleus ne puissent le combler. À première vue, l'absence de Nikola Karabatic, qui se remet d'une opération au pied gauche, paraît insurmontable. Le demi-centre du Paris Saint-Germain a toujours été le leader naturel de l'équipe, sur le terrain comme en dehors. Mais l'équipe de France de handball, qui défendra son titre au Mondial en Allemagne et au Danemark à partir de vendredi, ne manque pas de ressource. Les joueurs eux-mêmes en sont persuadés.

"C'est normal que les gens se posent des questions. La force de l'équipe, c'est qu'elle arrive à s'adapter à toutes les situations. Elle est prête", affirme notamment l'arrière Adrien Dipanda. Sans sa star, l'équipe n'a d'ailleurs pas eu à forcer pour remporter ses deux matchs de qualification à l'Euro contre la Lituanie et la Roumanie en octobre, et deux rencontres amicales de préparation au Mondial la semaine dernière face à la Slovénie.

"Quand on voit l'équipe de France jouer, je ne pense pas qu'on se dise 'Ah, si Niko Karabatic avait été là !'. Sans lui, c'est plus dur, mais on a un collectif pour pallier son absence", assure encore l'ailier Valentin Porte, selon lequel les Bleus ne sont "pas loin d'avoir un des plus beaux effectifs qu'on ait jamais eu en termes de talent et de qualité à tous les postes". 

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Les jeunes pépites

Si Nikola Karabatic a souvent accaparé l'attention des médias, d'autres joueurs vont cette fois avoir l'occasion de prendre plus de place au sein du groupe, notamment à son poste. C'est le cas du demi-centre Dika Mem, qui avait disputé été appelé en Bleu lors du dernier Mondial pour pallier le forfait de Karabatic… Luka, cette fois. Depuis, le gaucher de 21 ans est devenu indispensable, tant à Barcelone qu'en sélection.

Et que dire de son partenaire en club, le pivot Ludovic Fabregas, 22 ans seulement ? Grand absent de l'Euro 2018 en Croatie (en raison d'une thrombose), où la France avait dû se contenter d'une médaille de bronze, "Wolwerine", comme il est surnommé, arrive en Allemagne avec les griffes acérées. Et quatre ans après ses débuts en Bleu, il a bien grandi. "Depuis 2017, on sent une montée en puissance chez lui. Depuis la victoire en Ligue des champions avec Montpellier (en mai 2018, ndlr), qui n'a rien d'anodin, je pense qu'il a pris encore une autre dimension et une expérience qui font de lui un joueur cadre", n'a d'ailleurs pas manqué de souligner le sélectionneur Didier Dinart, avant de prendre l'avion.

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Ludovic Fabregas © FRANCK FIFE / AFP

Romain Lagarde (21 ans), voire Melvyn Richardson (21 ans), recalé à la dernière minute mais pouvant être rappelé à n'importe quel moment par le staff, ou encore le déjà expérimenté Nedim Remili (23 ans) participent également à propager ce vent de fraîcheur qui pourrait bien se transformer en tempête pour qui croise la route des Bleus dans le tournoi.

Les seize joueurs présents sur la feuille de match pour l'entrée en lice contre le Brésil :

Gardiens : Vincent Gérard, Cyril Dumoulin

Ailiers gauches : Mathieu Grébille, Michaël Guigou

Arrières gauches : Romain Lagarde, Timothey N'Guessan

Demi-centres : Nicolas Claire, Kentin Mahé, Dika Mem

Pivots : Ludovic Fabregas, Luka Karabatic, Cédric Sorhaindo

Arrières droits : Adrien Dipanda, Nedim Remili

Ailiers droits : Valentin Porte, Luc Abalo

Les valeurs sûres

Le groupe repose aussi sur plusieurs joueurs confirmés. Dans les cages, Vincent Gérard, 32 ans et lui aussi récent vainqueur de la Ligue des champions, est un véritable taulier. Nicolas Claire, un an de moins, est quant à lui dans la forme de sa vie. Souvent dans l'ombre de Nikola Karabatic en sélection, le Nantais aux 35 capes réalise un très bon début de saison, avec 4,5 buts par match de championnat, et 66% de réussite au tir…

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Nicolas Claire © ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Dans la famille Karabatic, le petit frère sera évidemment de la partie. À 30 ans, Luka fait partie des joueurs les plus expérimentés dans le groupe. "Personnellement, le fait d’être le seul Karabatic ne me mettra pas plus de pression", a-t-il déjà relativisé. "Je ne suis pas nouveau dans le 'game', tout le monde fait la différence entre Nikola et Luka. Et il y aura tellement de grands joueurs dans ce Mondial sur qui pointer les projecteurs"…

Les dinosaures

En cela, le cadet de la fratrie ne se fourvoie pas : des grands joueurs, il y en aura, y compris dans les rangs de l'équipe de France. Après les retraites de Thierry Omeyer et Daniel Narcisse en 2017, trois "vieux" font encore figure de légende : les ailiers Luc Abalo et Michaël Guigou, qui aura 37 ans le 28 janvier au lendemain de la finale, et le pivot Cédric Sorhaindo. Ces trois-là sont les seuls à avoir été champions olympique. Et c'est à eux que revient donc le rôle de leaders. Nommé capitaine il y a un an et demi Cédric Sorhaindo, a toujours plus ou moins assumé ce rôle, en prenant régulièrement la parole dans le vestiaire.

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Cédric Sorhaindo © ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Même sans star, le groupe "a de la gueule", résume l'entraîneur-adjoint Guillaume Gille. D'autant que le règlement autorise trois changements pendant le tournoi, avec des remplaçants à choisir dans une liste de 28… Une liste dans laquelle figure évidemment Nikola Karabatic. À 34 ans, celui-ci devance une fois de plus tous les pronostics médicaux : deux mois après sa blessure, il a déjà repris l'entraînement avec l'équipe réserve du PSG.