En orbite. L'équipe de France de handball a difficilement dompté la ferveur locale et les écueils d'un premier match pour réussir son entrée dans le Mondial, contre la Pologne (26-24) mercredi dans la "Soucoupe" de Katowice, un succès qui éclaircit déjà son parcours.
Profitant du charme (ou non) d'une compétition rassemblant 32 équipes dont seulement une par poule sera éliminée à l'issue du premier tour, les Bleus sont quasiment déjà qualifiés pour le tour principal alors qu'ils affronteront la modeste Arabie Saoudite samedi, puis la Slovénie lundi.
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Porte des quarts entrouverte
Les champions olympiques en titre, qui visent, le 29 janvier à Stockholm, une septième couronne mondiale qui les fuit depuis six ans, s'entrouvrent même la porte des quarts de finale en vue desquels seront conservés tous les points acquis face aux équipes qualifiés pour le tour principal. La Pologne en sera vraisemblablement, elle qui est probablement l'adversaire le plus coriace des Français dans ce premier tour, portée par son public, 11.000 spectateurs chauffés à blanc et rouge, soutenant la "Polska, Polska!".
Même sans son meilleur joueur, le pivot du Paris SG Kamil Syprzak, elle a donné énormément de fil à retordre aux Bleus, privés de leur capitaine et poutre de la défense Luka Karabatic, victime d'un lumbago, et de l'ailier droit Valentin Porte (cuisse). "Il faut se rappeler la difficulté de démarrer une compétition et ce match avait tout du match piège: grosse pression du public, un peu de tension au niveau de l'arbitrage qui je trouve ne nous a pas permis de développer notre jeu", a souligné le sélectionneur Guillaume Gille.
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Menacés jusqu'au bout
Son équipe a été jusqu'au bout sous la menace des Polonais, qui étaient même au coude à coude à dix minutes de la fin (21-21). Thibaud Briet a alors enfin marqué le premier but français de la soirée au poste d'arrière gauche (!), avant d'être exclu deux minutes: pendant cette infériorité numérique, les hommes de Gille ont inscrit deux buts sans en encaisser un seul, pour prendre trois longueurs d'avance (52e, 24-21).
Ensuite, deux arrêts consécutifs de Vincent Gérard (58e, 25-22), moins décisif en seconde période qu'en première et également moins protégé par sa défense, ont éloigné le spectre d'une premier accroc qui aurait fait tache, face à une sélection qui n'a pas terminé dans le top 8 d'une compétition internationale depuis 2016.
Un Mem de gala
Si Gérard a sorti les arrêts qu'il fallait au bon moment, les Bleus ont pu aussi compter sur un Dika Mem des grands soirs. L'arrière droit du FC Barcelone a marqué cinq de ses six buts après le repos, à une période où son équipe tanguait un peu en défense et semblait manquer de fluidité en attaque.
Les Bleus auraient probablement pu s'épargner tant de sueurs froides s'ils étaient parvenus à mettre la tête sous l'eau des Polonais en fin de première période, alors qu'ils avaient pris quatre buts d'avance (12-8, 21e). Mais les changements effectués pour faire souffler les titulaires ont été peu efficaces. Les Bleus ont encore du pain sur la planche, mais au moins ont-ils évité le "piège" polonais décrit par Gille la veille de la rencontre.
"Le secteur défensif a apporté de la stabilité en l'absence d'une de nos tours jumelles en défense (Luka Karabatic), a estimé Gille. En attaque, ça a été plus irrégulier avec quelques approximations, des ballons par terre. Les signes d'un début de compétition."