L'Afrique du Sud, plus que jamais sûre de sa force, affronte samedi, lors d'une demi-finale du Mondial-2023 a priori déséquilibrée, une Angleterre peu convaincante jusque-là mais qui espère se sublimer pour prendre sa revanche de la finale perdue il y a quatre ans. Pour les Springboks, remplis de confiance après avoir écarté l'hôte français en quarts (29-28), la route d'un quatrième titre -après ceux de 1995, 2007 et 2019- passe donc par le XV de la Rose, au Stade de France (21h00).
Vers une finale historique ?
Si la logique sportive du moment est respectée, l'affaire est entendue : la Nouvelle-Zélande aura battu l'Argentine la veille et les Sud-Africains affronteront les All Blacks pour savoir laquelle de ces deux grandes nations du rugby remportera une quatrième étoile, un record. Sur le papier, les coéquipiers de Siya Kolisi, premier capitaine noir de l'histoire des Boks, ne doivent en effet faire qu'une bouchée de ce XV de la Rose peu inspiré, qualifié cahin-caha pour le dernier carré à la faveur d'un tableau aisé et d'un peu de chance, à l'image de leur victoire sans souffle en quart face aux Fidji (30-24).
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Mais les Anglais ne sont jamais aussi forts que lorsqu'ils se retrouvent dos au mur... et les Sud-Africains le savent fort bien. "On aborde ce match comme n'importe quelle équipe aborderait une demie. Les quatre équipes ont encore deux gros matches à jouer pour soulever le trophée. C'est suffisant pour se motiver", a dit le deuxième ligne Eben Etzebeth, bourreau des Bleus dimanche. "On sait qu'ils vont nous attendre sur le combat et l'agressivité. Ils seront au rendez-vous samedi mais nous aussi", a poursuivi l'ancien Toulonnais.
Les Anglais toujours vivants
Quelques mois après l'arrivée de Steve Borthwick sur le banc, en remplacement de l'Australien Eddie Jones, le XV de la Rose a en outre retrouvé quelques couleurs. "Ils ont un tout nouveau staff et je trouve que Steve a mis en place un modèle de jeu différent de celui d'Eddie. Comme pour tout, il faut du temps pour s'y habituer. Mais plus ils passent de temps ensemble, plus ils sont à l'aise", a estimé le sélectionneur sud-africain Jacques Nienaber.
Si on s'en tient aux seules statistiques, les Anglais, premiers de leur groupe, sont la seule équipe encore invaincue. Leur recette ? Un retour aux sources en s'appuyant sur des joueurs d'expérience (Farrell, Curry, May, Tuilagi...), une discipline retrouvée (moins de huit pénalités concédées par match en moyenne) et un jeu au pied prépondérant, afin de compenser un manque d'ambition offensive. "Les Sud-Africains ne sont pas champions du monde par hasard. La meilleure façon de leur montrer du respect est de tout donner", a commenté le troisième ligne Ben Earl. Pour le deuxième ligne Maro Itoje, les Boks "ne sont pas invincibles". Surtout, "ce n'est pas juste un autre match, c'est un match spécial, une occasion rare", a-t-il relevé.
"Un nouveau défi"
Dans les esprits anglais reste gravée la finale de l'édition 2019 au Japon, lors de laquelle l'Afrique du Sud avait nettement dominé le XV de la Rose (32-12) en finale en imposant sa loi, celle des gros bras. Même si le capitaine anglais Owen Farrell veut croire que "Yokohama, c'était il y a longtemps", il "s'agit d'une nouvelle opportunité, un nouveau défi". "On est conscient du challenge qui nous attend", a-t-il ajouté. Quatre ans plus tard, les Boks ont conservé leur style direct et frontal, et celui-ci a eu raison des rêves français.
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Portés par une conquête d'airain, les Sud-Africains ont reconduit le groupe de 23 joueurs qui est venu à bout des Bleus, avec une charnière Manie Libbok-Cobus Reinach et un pack terrifiant où figurent Eben Etzebeth, Pieter-Steph du Toit ou Bongi Mbonambi. Le sélectionneur des Boks, lui, refuse de regarder en arrière. "On ne s'intéresse pas trop aux matches passés: on l'a vu en 2019, n'importe quelle équipe peut gagner si elle est en forme le jour J", a confié Nienaber.