Vainqueur du sprint la veille et parti avec une quinzaine de secondes d'avance sur son plus proche poursuivant, son frère aîné Tarjei, Johannes Boe a offert un récital aux quelque 23.500 spectateurs massés dans les tribunes et au long des boucles d'Oberhof : tir parfait et autoritaire, il s'est imposé avec nettement plus d'une minute d'avance lors de la poursuite aux Championnats du monde de biathlon en Allemagne.
Son compatriote Sturla Laegreid, sans-faute également derrière la carabine, a terminé 1 min 11 sec plus tard. Seul le Suédois Sebastien Samuelsson, finalement à près de deux minutes de Boe (+1:54. avec 2 fautes), a empêché un nouveau triplé norvégien en privant de justesse Tarjei Boee de la troisième place. Le cadet de la fratrie, lui, est décidément hors d'atteinte.
"C'était mon jour"
"J'ai senti dès le premier tir que c'était mon jour, j'étais très calme. Il n'y a pas grand-chose qui pouvait m'arrêter aujourd'hui (dimanche)", avoue-t-il. "On ne joue pas dans la même ligue, c'est un extraterrestre, admire Laegreid. Je ne crois pas que je peux me comparer à lui, c'est pour ça qu'aujourd'hui, la médaille d'argent vaut de l'or."
Au pied d'un défi encore jamais relevé en biathlon en arrivant à Oberhof, même par Ole Einar Bjoerndalen ou Martin Fourcade, à savoir rafler les quatre épreuves individuelles en une même édition des Championnats du monde, voilà Boe (29 ans) à mi-chemin. La prochaine étape, l'individuel, est programmée mardi, et la dernière, la mass start, dimanche. Boe assure ne pas rêver de Grand Chelem et qu'il sera "très heureux (s'il) gagne une médaille d'or de plus la semaine prochaine" avec le relais norvégien.
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Palmarès déjà très riche
En attendant, son palmarès déjà riche de cinq titres olympiques continue de se garnir, avec six couronnes mondiales individuelles désormais, quinze au total. Coupe du monde et Mondiaux confonfus, il vient d'enchaîner une huitième victoire individuelle d'affilée, sa treizième depuis le début de la saison (en seize courses).
Nouvelle désillusion pour Quentin Fillon Maillet: une faillite au tir, où il a commis sept fautes, dont trois dès son premier tir couché, ne lui a pas permis de se classer mieux que douzième, à plus de trois minutes de Boe. Le quintuple médaillé olympique 2022 s'était élancé en neuvième position, avec 1 min 09 sec de retard sur la tête de course.
Double tenant du titre mondial, Émilien Jacquelin, 36e du sprint à plus de deux minutes et demie de Boe la veille, avait décidé de ne pas prendre le départ en accord avec l'encadrement de l'équipe de France. Antonin Guigonnat a terminé dans le top 15 (14e, 5 fautes), Fabien Claude de justesse hors du top 20 (21e, 6 fautes).