Les hommages à Nicolas Chauvin, 19 ans, se multiplient sur les terrains de Rugby de France depuis jeudi. Ce jeune joueur, Espoir du Stade Français, est décédé mercredi des suites d'un traumatisme cervical qui a entraîné un arrêt cardiaque, après un violent placage subi lors d'un match dimanche dernier. "Il faut se pencher très sérieusement sur le futur de notre sport", alerte au micro d'Europe 1 Ugo Mola, l’entraîneur du stade toulousain.
"Éradiquer certains gestes". Ce drame intervient en effet quatre mois seulement après la mort accidentelle de Louis Fajfrowski, joueur d'Aurillac également décédé à la suite d'un placage lors d'un match contre Rodez. "Il y a une prise de conscience collective, de l'arbitrage, de la technique, des éducateurs, des entraîneurs pour éradiquer certains gestes", assure Ugo Mola. Mais si la Fédération internationale décide de revoir la règle du placage, on imagine difficilement comment pourrait être maîtrisée l'intensité des chocs sur le terrain.
Adapter la formation des jeunes recrues. "On a un vrai travail de développement autour des cervicales qui est engagé avec nos jeunes très tôt. […] Il y a le renforcement physique, qui est une première réponse, et le côté technique, qui est une seconde réponse", plaide l'ancien joueur du XV de France. "Pour autant, les plus gros accidents n'arrivent pas forcément avec les choses les plus spectaculaires", nuance-t-il. Ils sont aussi une question "d'anticipation, de réactivité". "Mais également de fraîcheur : ne pas être fatigué mentalement, être en éveil pour pouvoir se sortir de ces situations", détaille Ugo Mola.
L'entraîneur estime toutefois qu'un changement du côté des règlements marquerait une avancée décisive. "Il faut se regarder en face et trouver des solutions rapidement parce que nos gamins vont commencer à fuir les écoles", conclut-il.