Désormais ex-président du RC Toulon, Mourad Boudjellal évoque ses "années rugby" au passé, y compris dans leurs moments les moins glorieux... et sans forcément exprimer de regrets. Invité de l'émission Face aux auditeurs, sur Europe 1, le dirigeant sportif revient sur l'expression de "sodomie arbitrale" qu'il avait employée face à la presse en janvier 2012 après une défaite de son équipe face à Clermont, et qui lui a valu une amende de 3.000 euros.
"Les gros mots, ce sont les idées"
"Je ne regrette pas", pose d'emblée celui qui a aussi fondé les éditions du Soleil, en 1989. "Je viens d'une culture différente", explique-t-il. "J'ai des gens que j'aimais beaucoup et dont j'étais l'éditeur qui ont été tués il y a quelques années à Charlie Hebdo. J'étais l'éditeur de Charb, j'étais l'éditeur de Tignous. Je viens d'un monde un peu underground, où le mot sodomie n'est pas une insulte, n'est pas un gros mot. Je viens d'un monde où les gros mots ce sont les idées, ce ne sont pas les mots."
"Des gens ont des mots très polis mais des idées très impolies, très grossières", appuie Mourad Boudjellal. "Je me souviens, à l'époque, que quelqu'un avait dit dans L'Équipe me concernant : 'peut-on accepter n'importe qui dans le rugby ?'. Il n'y a pas de gros mot, mais je trouve ça beaucoup plus vulgaire. Parce que le 'n'importe qui', on ne sait pas exactement ce que ça veut dire. Qui est n'importe qui, et pour quelles raisons ?"
"Faire bouger les choses"
L'ancien dirigeant sportif évoque donc une "métaphore un peu underground, d'un homme en colère". "Je me suis juste levé pour faire bouger les choses. Ce qu'on oublie de dire c'est que suite à ma saillie verbale, on a changé le statut des arbitres", assure-t-il. "Parce que ça voulait dire aussi qu'ils n'avaient pas les moyens d'arbitrer. Avant ça, les arbitres n'avaient même pas le droit aux notes de frais. Il y a beaucoup de choses qui ont changé dans leur statut."