Son nom n’est pas encore connu du grand public, mais cela ne va sans doute pas durer. Frank Ntilikina, jeune meneur de 19 ans, va débuter sa première saison dans la prestigieuse NBA, dont la saison 2017-2018 débute dans la nuit de mardi à mercredi. Le joueur formé à Strasbourg arrive aux New York Knicks, l’une des franchises les plus mythiques et les plus médiatiques. Qualifié de prodige dès son plus jeune âge, le "Mbappé" du basket français est promis à un grand avenir. Présentation en dix points.
1. Né en Belgique, comme un certain TP. Frank Ntilikina est meneur et il est né en Belgique. Cela lui fait deux points commun avec un certain Tony Parker, mais les différences existent : Ntilikina est plus grand (1,96 m contre 1,88 m), plus longiligne et doté d’une envergure supérieure à son prestigieux aîné.
2. Annoncé comme un futur grand depuis son plus jeune âge. En Alsace, le talent de Frank Ntilikina, qui a commencé le basket à l’âge de 5 ans, a tout de suite suscité les rêves les plus fous. D’une aisance déconcertante, il intègre le centre de formation de la SIG à l’âge de 15 ans, où son talent saute aux yeux du staff. "J’en ai tellement entendu parler avant. J’avais hâte de le voir. Tout ce qu’on me disait était juste : oui il domine, oui il éblouit", racontait ainsi Lauriane Dolt, assistante coach à Strasbourg, interrogée en juin par BeIN Sports.
3. Déjà deux saisons chez les pros. Talent ultra précoce, Ntilikina signe un contrat professionnel de trois ans avec son club formateur en décembre 2015, quelques mois après ses débuts chez les "grands". En deux saisons, le meneur impressionne par sa maturité, son intelligence de jeu et surtout ses qualités défensives. Il est récompensé par deux titres consécutifs de meilleur jeune, et acquiert une solide expérience. À 19 ans, il a déjà été titulaire chez les pros, disputé deux finales de Pro A (perdues) et joué des matches d’Euroligue, la plus prestigieuse Coupe d’Europe.
4. Ovationné pour son départ de Strasbourg. Avant de partir en NBA, à l'issue du match 4 de la dernière finale de Pro A, Frank Ntilikina reçoit une énorme ovation du Rhénus. Le temps de saluer "son" public, et le jeune meneur saute dans un avion, direction les États-Unis, pour un aller-retour express pour assister à la draft. Il revient en France dans la foulée pour… jouer le match décisif, perdu à Chalon.
Pour sa dernière au Rhénus, @FrankLikina, qui sera à la #Draft2017, a reçu une belle ovation du public de @sigstrasbourg#FinalesLNBpic.twitter.com/Cd8sEU7Ojq
— SFR Sport (@SFR_Sport) 19 juin 2017
5. Un crack en équipe de France de jeunes. Dès 2014, Ntilikina se fait un nom dans toute l’Europe du basket. En 2014, il remporte l’Euro des moins de 16 ans à Riga, en Lettonie. Deux ans plus tard, il est le grand artisan de la victoire à l’Euro des moins de 18 ans. En finale, face à la Lituanie (75-68), le meneur signe une performance stratosphérique avec 31 points, 14 rebonds et 3 passes décisives. À la clé : le titre de MVP de la compétition. Il lui reste désormais à réaliser les mêmes prestations chez les grands Bleus, comme un certain Tony Parker.
6. Il a eu son portrait dans le NY Times avant la draft. Des dizaines de recruteurs (scouts) de la NBA se sont déplacés à Strasbourg pour le voir jouer, et même le prestigieux New York Times. En janvier dernier, un article avait brossé un portrait élogieux de cette pépite de la balle orange, tout en insistant sur ses progrès à accomplir pour se hisser au niveau de la NBA. Offensivement, le meneur est encore largement perfectible (5,2 pts de moyenne en 18 minutes de jeu avec la SIG en Pro A l’an dernier). "Il faut que je travaille encore beaucoup", a concédé Ntilikina dans une interview à l’AFP. Ça tombe bien : tous ses entraîneurs et coéquipiers le définissent comme un gros bosseur.
7. Une draft record. Le diamant n’est pas encore poli, mais les franchises NBA, convaincues par son potentiel, ont envoyé des dizaines de scouts pour l’observer à Strasbourg. Les Knicks ont finalement remporté le gros lot en le draftant à la huitième position. Un record : jamais un Français n’avait été choisi aussi haut.
8. Il a déjà rencontré Michael Jordan. Garçon bien élevé et poli, parfaitement bilingue, Frank Ntilikina a réalisé l’un de ses rêves en rencontrant Michael Jordan himself alors qu’il n’avait que 16 ans. Il a raconté son expérience, avec émotion, sur le site américain The Players Tribune. "Bonjour Michael, pourrais-je vous demander quelle est la clé de votre succès ?". Réponse de la légende : "Ce que tu dois faire, c'est aimer le basket. Tu ne peux pas être un grand sauf si tu l'aimes vraiment. Quand tu aimeras le basket plus que n'importe quoi d'autre, tu seras prêt à te sacrifier. Tu seras prêt à te lever tôt. Tu seras prêt à faire ce qu'il faut pour être le meilleur. Mais d'abord, tu dois vraiment l'aimer."
9. Au cœur du projet de renouvellement des Knicks. Si le jeune Français doit s’acclimater à l’ultra exigence de la NBA, les Knicks comptent sur lui pour entamer leur opération reconstruction. La franchise, qui n’a plus disputé de play-offs depuis 2013, s’appuie sur la jeunesse avec le Letton Kristaps Porzingis (22 ans) ou l’Espagnol Willy Hernangomez (23 ans) pour retrouver la lumière. Ntilikina devrait avoir un peu de temps pour se régler, puisqu’il sera entouré de plusieurs meneurs vétérans (Ramons Sessions, 31 ans, et Jarrett Jack, 33 ans).
10. Déjà sur un mur de New York. Ntilikina n’a pas encore disputé la moindre minute en NBA que son visage s’affiche déjà en grand sur un mur de NYC. Il est ainsi la tête de gondole d’une publicité de Nike, sur un immeuble proche du Madison Square Garden, comme l’a relevé L’Equipe. New York dans toute sa démesure…
Une pub va voir Frank Ntilikina s'afficher sur toute la façade d'un immeuble à proximité du Madison Square Garden https://t.co/09U258hBm0pic.twitter.com/vrMmGqfg9U
— L'ÉQUIPE (@lequipe) 14 octobre 2017