Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire après les accusations de menaces visant de hauts responsables de l'OM, dont le président Pablo Longoria, par des représentants des supporters sur fond de crise au sein du club, a-t-on appris lundi de source judiciaire. Une enquête a été ouverte dimanche a indiqué Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille, confirmant une information du quotidien régional La Provence. Elle a été ouverte contre X, "des chefs d'extorsion, chantage et menaces sous conditions", a-t-elle précisé à l'AFP.
"Une relation basée sur l'intimidation"
Le 18 septembre, alors que l'OM connait un début de saison difficile, une réunion très houleuse avait rassemblé les principaux responsables du club et ceux des grandes associations de supporters, particulièrement influents à Marseille, à la Commanderie, le centre d'entraînement du club. Les responsables des supporters avaient demandé la démission de Pablo Longoria, le président espagnol du club, ainsi que celles de trois autres membres du directoire présents à cette réunion : le directeur du football Javier Ribalta, le directeur général Pedro Iriondo, tous deux espagnols, et le directeur financier Stéphane Tessier. Ils avaient également évoqué des "dérives inquiétantes" au sein du club, notamment autour du centre de formation.
Pablo Longoria et ses collaborateurs avaient dès le lendemain dénoncé dans un communiqué l'attitude de leurs interlocuteurs : "Le Directoire de l'OM ne peut accepter les menaces personnelles. Ses membres ne peuvent tolérer des attaques individuelles et toute forme de diffamation publique infondées". Ils avaient également dénoncé "une relation basée sur l'intimidation". L'entraîneur du club, l'Espagnol Marcelino, avait ensuite démissionné. Pablo Longoria, après s'être brièvement "mis en retrait", avait finalement annoncé vendredi sa décision de rester à la tête du club, tout en appelant à faire disparaître un "système" basé sur la "peur".
Pablo Longoria avait également annoncé son intention de porter plainte, mais la procureure a indiqué lundi à l'AFP qu'aucune plainte n'avait encore été reçue par la justice. Si cela devait être le cas, elle serait jointe à l'enquête déjà ouverte, a-t-elle précisé. Des responsables de groupes de supporters ont eux nié auprès de l'AFP toute menace de mort ou demande de démission de Marcelino.