Au terme d’un final plein de suspense en haut de la Loge des Gardes, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) a remporté la 4e étape de Paris-Nice, devant David Gaudu (Groupama-FDJ), mercredi 8 mars au lendemain de la victoire de la Jumbo-Visma. Nouveau maillot jaune, le Slovène compte désormais 44 secondes d'avance au classement général sur son grand rival danois Jonas Vingegaard, qu'il a fait exploser dans les deux dernières kilomètres de la redoutable ascension finale (6,7 km à 7,1% de moyenne).
"Ce n'était pas mon objectif de prendre le maillot jaune aujourd'hui mais il ne faut jamais dire non au jaune. C'est sympa de retrouver cette couleur", a réagi "Pogi", double vainqueur du Tour de France en 2020 et 2021 avant d'abandonner la tunique à Vingegaard l'été dernier.
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Sixième victoire de l'année
Si le prochain Tour est encore loin, Pogacar, qui remporte déjà sa sixième victoire de l'année, a marqué les esprits en coupant la ligne avec 43 secondes sur le Danois. Celui-ci avait pourtant planté la première banderille à un peu plus de quatre kilomètres de l'arrivée. Mais il n'a jamais réussi à décoller Pogacar de sa roue, avant de finir par craquer lui-même et de terminer seulement sixième de l'étape à 43 secondes.
Derrière le Slovène, c'est le Français David Gaudu qui a fait la meilleure impression: il prend la deuxième place du général, à dix secondes de Pogacar et peut cultiver de grandes ambitions dans cette course qui se termine sur deux étapes montagneuses autour de Nice ce week-end.
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Deuxième, oui, "mais derrière Pogacar !"
Parti en contre à 3,5 km du sommet, lorsque les deux ogres se sont relevés après leur première attaque, le grimpeur français a même pu envisager la victoire en prenant près de 20 secondes d'avance, avant de voir revenir Pogacar en trombe. "Dans le sprint, il a été plus fort que moi. Je fais encore deuxième mais c'est deuxième derrière Pogacar!", s'est félicité le Breton, qui avait déjà terminé à cette place sur l'Ardèche Classic derrière Julian Alaphillipe fin février.
"Sur la première attaque" de Vingegaard et Pogacar, "tout le monde a eu la même réaction: on va les laisser faire le spectacle devant. Mais lorsqu'on est revenus, j'ai anticipé et vu que je n'avais personne dans ma roue. On n'aura pas 40.000 occasions de les battre sur une arrivée au sommet", a ajouté Gaudu, quatrième du dernier Tour de France. Pogacar, qui ne laisse jamais passer une occasion de s'imposer, savait qu'il ne "fallait pas laisser Gaudu prendre trop d'avance".
Quant à l'attaque de Vingegaard, qu'il n'a pas relayé, le Slovène a expliqué qu'il avait "préféré attendre un peu", sans jamais paraître en danger. Sur les rudes pentes de la Loge des Gardes, au milieu de la forêt, le patron c'était lui et la mise au point a été cinglante. Jeudi, les sprinteurs auront une dernière occasion de s'expliquer avec un retour en plaine lors de la cinquième étape qui pique plein Sud vers Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la vallée du Rhône.